En cette semaine de mobilisation en Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine et de tensions internationales maximales, “Ici l’Europe” reçoit, depuis l’ONU à New York, à l’issue de l’Assemblée générale, le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité.
Ténor de la vie politique espagnole, Josep Borrell adhère au Parti socialiste en 1974, participe au gouvernement dès les années 1980 et est élu au Parlement européen en 2004.
À New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, il a dû organiser une réunion d’urgence des ministres européens des Affaires étrangères sur la guerre en Ukraine, alors que des “référendums” d’annexion par la Russie doivent se tenir jusqu’au 27 septembre dans les régions sous contrôle russe de Donetsk et Louhansk, dans l’est du pays, et de Kherson et Zaporijjia, dans le Sud, en pleine agression militaire de Moscou. L’Union européenne ne les reconnaîtra pas. “Ça ne va sans doute rien changer”, déclare Josep Borrell. “Comment peut-on imaginer qu’on puisse faire un référendum du jour au lendemain, on ne va pas reconnaître cette mascarade !”
Après l’annonce d’une mobilisation partielle en Russie, Josep Borrell estime qu’il s’agit là d’une escalade. “C’est plus qu’une mobilisation, c’est une rafle car on voit bien que les gens ne sont pas très enthousiastes pour partir à la guerre.”
Dans son allocution, Vladimir Poutine a également brandi la menace nucléaire, menace face à laquelle Josep Borrell reste prudent : “Il ne faut pas escalader et faire des déclarations qui pourraient mettre encore plus en danger un équilibre déjà fragile. […] Il faut éviter que cela n’arrive et pour cela, if faut tenir une politique à la fois ferme et qui cherche une voie de sortie pour ce conflit.”
Interrogé sur l’envoi d’armes en Ukraine, Josep Borrell martèle que “ce n’est pas le moment de faiblir. […] C’est un moment décisif, critique. Si les Ukrainiens sont capables de récupérer une partie de leur territoire, c’est sans doute grâce à l’efficacité des armes que les Occidentaux leur ont fournies. Donc ce n’est pas le moment de ralentir. Au contraire.”
Le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité rappelle que l’ensemble des pays européens, la Hongrie exceptée, se sont engagés à ne plus commander de pétrole russe d’ici la fin de l’année. “Le gaz russe représentait 40 % de nos importations. Aujourd’hui, il est à 10 %. C’est énorme. Et ça va continuer à diminuer”, assure-t-il.