Le bilan de ce naufrage terrible est bien plus lourd que celui du “Titanic”. Le 26 septembre 2002, la catastrophe du “Joola” faisait au moins 1 800 morts. Le ferry assurait la liaison entre la province sénégalaise de Casamance et Dakar. En pleine nuit, à 40 kilomètres des côtes, alors que des pluies tropicales s’abattent et que des vents forts se déchaînent, le bateau se retourne. Les secours mettront plus de seize heures à arriver sur place et seuls 64 passagers survivront. Les causes de la catastrophe sont multiples : le “Joola”, géré par la marine sénégalaise, était en mauvais état. Il était surchargé, avec quatre fois plus de passagers que le maximum autorisé. Les véhicules dans la soute n’étaient pas amarrés. Le capitaine a sans doute commis une erreur de navigation. Les familles des victimes ont tenté d’obtenir toute la vérité, certaines portant plainte contre l’État sénégalais pour “négligence”. Un dossier classé sans suite au Sénégal, dès 2003. Vingt ans après, Sarah Sakho revient sur cette catastrophe.
Une procédure a également été entamée en France, dont étaient originaires plusieurs victimes, mais elle n’a pas abouti, la justice française prononce un non-lieu en octobre 2018 dans l’affaire du “Joola”. Vingt ans après, les familles des victimes continuent cependant de se battre pour que la catastrophe du “Joola” ne soit pas oubliée.