Dans un entretien accordé à France 24 en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le nouveau président du Kenya, William Ruto, alerte sur un risque de famine dans la Corne de l’Afrique, estimant que “3,1 millions de personnes sont confrontées à une grave sécheresse” au Kenya seulement. “Ce n’est plus un défi pays par pays. Cela devient un défi multilatéral”, insiste-t-il, appelant à l’aide les institutions internationales et les prêteurs. Le chef de l’État kényan impute la sécheresse au changement climatique, mais souligne que la situation a été exacerbée par la guerre en Ukraine et la chute des exportations de céréales vers l’Afrique qui en a résulté.
Interrogé sur le conflit en cours dans la région éthiopienne du Tigré, William Ruto se dit “très préoccupé”, affirmant que “ce qui se passe en Éthiopie atteint le Kenya”. Toutefois, dans le cadre de l’Union africaine, “nous devrions être en mesure d’amener les parties à la table [de négociation] le plus tôt possible”, assure-t-il.
William Ruto évoque également sa relation avec son prédécesseur, Uhuru Kenyatta, qu’il a nommé émissaire en Éthiopie et en République démocratique du Congo. Il se déclare “bon ami” d’Uhuru Kenyatta et estime que ce dernier “apporte de la valeur aux processus” dans les deux pays.
Enfin, questionné sur le conflit en Somalie voisine, où des troupes kényanes sont déployées depuis 15 ans, il répond : “Ces troupes rentreront chez elles dès que nous aurons terminé notre mission en Somalie.” William Ruto exprime l’espoir que le nouveau président somalien soit “plus engagé dans la lutte contre les Shebab”.