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La France et l’Inde “refusent un monde où la force fait le droit”

La France et l’Inde “refusent un monde où la force fait le droit”, a déclaré mercredi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en visite officielle de deux jours en Inde. La cheffe de la diplomatie française s’exprimait à la veille du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, qui regroupe notamment la Chine, l’Inde et la Russie.

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La France et l‘Inde s’entendent pour des négociations dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie. Paris et New Dehli “refusent un monde où la force fait le droit”, a déclaré mercredi 14 septembre la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en visite officielle de deux jours en Inde, condamnant “la guerre d’agression” de la Russie en Ukraine.

La cheffe de la diplomatie française, dont c’est la première visite en Inde et la première visite bilatérale en Asie depuis qu’elle a pris ses fonctions, a rencontré Subrahmanyam Jaishankar, le ministre indien des Affaires étrangères.

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Cette rencontre a eu lieu à la veille de l’ouverture à Samarcande, en Ouzbékistan, du sommet annuel de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui se tiendra en présence des présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping.

Une guerre d’agression

La ministre française a déclaré, lors d’une conférence de presse, avoir discuté avec son homologue de “la guerre d’agression déclenchée par la Russie”.

“Ce que nous avons vu et ce que nous devons empêcher de se poursuivre, c’est qu’un membre important de la société internationale, membre permanent du Conseil de sécurité, a choisi de fouler au pied, en déclenchant une guerre d’agression, et continue de le faire en ce moment même, tous les principes sur lesquels l’ordre international est fondé”, a poursuivi Catherine Colonna. “La France et l’Inde refusent un monde où la force fait le droit”, a-t-elle ajouté.

L’Inde, s’approvisionnant en armes auprès de la Russie, a refusé, comme la Chine, de condamner l’invasion de l’Ukraine.

En juin, elle a néanmoins cosigné une déclaration du G7 s’engageant à “respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté des autres États”.

En revanche, le géant d’Asie du Sud a considérablement augmenté ses achats de pétrole russe, “de 2 % à 12 %”, selon la ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, citée par l’agence Bloomberg.

L’objectif final est le retour à la table des négociations”

“La Russie a des difficultés à exporter, c’est ce qu’il faut prendre en compte dans l’équation, lorsqu’on raisonne sur les sanctions, avec une limite qui tiendra aux capacités physiques d’exportation vers l’Inde (…) compte tenu du fait qu’il n’y a pas d’oléoduc et donc pas de possibilité de livrer de grandes quantités”, a fait valoir Catherine Colonna à l’AFP.

Subrahmanyam Jaishankar a, pour sa part, une nouvelle fois appelé à “un retour au dialogue et à la diplomatie”, lors de la conférence de presse.

“Parmi les grands pays du monde, deux dirigeants ont des contacts réguliers avec les deux parties en conflit, ce sont le Premier ministre [indien Narendra] Modi et le président [français Emmanuel] Macron”, a-t-il ajouté, “je pense que nous partageons l’idée que l’objectif final est le retour à la table des négociations”.

L’Inde et la France ont un partenariat stratégique de longue date, renforcé par des consultations régulières à haut niveau et des convergences croissantes dans divers domaines.

Catherine Colonna a souligné que cette relation visait notamment “à servir l’ordre international fondé sur la règle de droit (…), nos deux pays y sont fortement attachés, nous nous voyons comme une guerre d’agression “.

“Assertivité” chinoise

Les deux ministres ont également discuté de la situation dans l’Indo-Pacifique, où l’influence croissante de la Chine inquiète l’Inde.

“Je crois que nous partageons (avec l’Inde) une analyse très largement convergente sur l’attitude de la Chine, sa militarisation, son assertivité 0 je pourrais utiliser des mots plus forts, notamment lorsque l’on pense à ce qui a été fait dans le détroit de Taïwan – et aussi des préoccupations très largement communes”, a déclaré à l’AFP la cheffe de la diplomatie française.

Début août, Pékin s’est lancé dans une démonstration de force en représailles à la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi, qui était la plus haute élue américaine à se rendre sur l’île en 25 ans.

Selon Catherine Colonna, il existe aussi “un terrain commun entre l’Inde et la France que de réaliser que la logique de bloc à bloc serait erronée, ce n’est plus la logique américaine, nous nous distinguons par une approche plus nuancée et pluridimensionnelle dans notre relation avec la Chine”.

Jeudi, la diplomate se rendra, au deuxième jour de son voyage, à Bombay, où elle rencontrera les principaux investisseurs indiens ayant des intérêts commerciaux en France.

Avec AFP

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