Un nouvel incendie, qui s’est déclaré lundi en Gironde, a ravagé près de 1 800 hectares de forêt et provoqué l’évacuation de plusieurs centaines de personnes.
Déjà près de 1 800 hectares de forêt brûlé. Les habitants de Saumos, près de Bordeaux, vacillent entre inquiétude et impuissance face aux incertitudes du feu. “D’un coup, on a frappé à ma porte pour me demander de dégager”. Devant l’entrée de la salle des fêtes du Porge, à une dizaine de kilomètres de chez elle, Marie-Claire a du mal à décrire ce qu’elle vient de vivre.
Comme elle, ils sont une vingtaine d’habitants de Saumos, un village du sud du Médoc entre les plages de Lacanau et l’agglomération bordelaise, à prendre leur mal en patience ce mardi matin devant le bâtiment communal où des petits déjeuners ont été servis.
>> À lire : Réchauffement climatique : l’été 2022 a-t-il vraiment été un déclic pour les Français ?
“Là, je suis un peu sous le choc, je n’ai plus de logement”
Lundi après-midi, le feu s’est déclenché sur ce bourg d’un peu plus de 500 résidents, au cœur de la Gironde déjà touchée par de terribles incendies en juillet-août. Selon le dernier bilan, 1 800 hectares de forêt et de végétation ont déjà brûlé dans ce nouveau sinistre – quelque 30 000 au total sur l’été dans le département.
Selon la préfecture, 540 personnes ont été évacuées à Saumos et dans les hameaux proches de Sainte-Hélène, commune située à 10 kilomètres.
“Au début, on n’a pas voulu évacuer mais quand un coup de vent a ramené les flammes et que j’ai commencé à avoir des braises de partout, du coup j’ai préféré évacuer. Là, je suis un peu sous le choc, je n’ai plus de logement”, témoigne Marc Cloet, un habitant de Saumos.
Hébergé au camping
“Il était 22h30, la police avec les gyrophares passait dans tout le quartier pour qu’on entende bien qu’il fallait évacuer”, ajoute Monique. “Vite, vite on prend les cartes d’identité et puis c’est tout. J’avais commencé à préparer un sac au cas où, surtout les médicaments. Ça fait bizarre”, décrit la femme âgée, attablée à l’extérieur de la salle des fêtes.
“On pense à une chose, c’est : ‘qu’est-ce qu’on va faire’?”, témoigne un autre habitant, Christian Monard, qui a ressenti une “grosse inquiétude” lundi après-midi quand il “a vu trois départs de feu à des endroits bien distincts”.
“Quand vous voyez la masse de fumée qui s’atténue et repart, vous vous dites qu’il y a un problème”, poursuit-il.
Arrivé au Porge avec ses deux chiens, il a été accueilli dans un camping, tout comme Fabienne qui sort de la douche. “On a pu dormir dans de petits bungalows, qui étaient fermés hors saison mais que l’on a ouverts pour nous”, apprécie cette autre habitante de Saumos.
“L’angoisse”
D’autres encore, comme Monique et son mari, après avoir essayé de dormir dans le gymnase, ont été logés par des habitants “dans un bon lit”. Mais tous ont passé une nuit agitée.
“On avait l’angoisse, c’était trop. De savoir ce qui se passe à la maison, quand on va pouvoir rentrer chez nous”, confie Christian Monard. “On a les informations à la télé, des parents qui nous appellent pour nous dire qu’ils ont entendu des choses. Mais on nous a dit de “faire attention avec les ‘si’”, poursuit-il.
En attendant, les sinistrés peuvent manger au gymnase du Porge, où des bénévoles se relaient toute la journée pour leur venir en aide. Une solidarité “extraordinaire dans le traumatisme”, salue Marie-Claire.
Avec AFP