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Jabeur – Garcia, un duel franco-tunisien en demi-finale de l’US Open

Caroline Garcia s’est qualifiée à l’US Open pour sa première demi-finale de Grand Chelem. D’une forme éblouissante depuis le début de l’été, la Française sera opposée jeudi à la Tunisienne Ons Jabeur, 5e mondiale et finaliste du dernier Wimbledon.

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Dès 2011, Andy Murray, alors 4e mondial, lui promettait la Lune. Mais Caroline Garcia a mis plus de onze ans pour “trouver la voie” et se hisser enfin, mardi 7 septembre à l’US Open, en demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem.

“La fille qui joue contre Sharapova sera N.1 mondiale un jour. Caroline Garcia, quelle joueuse ! C’est ici que tu l’as entendu en premier”, avait tweeté Murray le 26 mai 2011. C’est durant un match de 2e tour de Roland-Garros que la Française ,qui jouait encore majoritairement sur le circuit ITF (3e division), avait fini par perdre après avoir remporté le premier set.

Flattée sur le coup, la Lyonnaise estime que ce tweet l’a finalement desservie. “J’avais 17 ans, j’étais 150e ou 200e mondiale et j’étais capable de produire ce niveau de jeu sur un match, mais pas de le répéter sur d’autres semaines. Moi la première, je me suis mis la pression en me disant que je voulais rejouer comme ça, mais quand tu cherches à le faire, c’est encore pire”, analyse-t-elle aujourd’hui.

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Garcia a bien remporté sept tournois jusqu’en 2019, dont le doublé aux WTA 1000 de Pékin et Wuhan en 2017, ainsi que la Fed Cup avec la France en 2019, et elle a atteint le 4e rang mondial en 2018. Mais elle est restée loin des prévisions de l’Écossais. 

Un retour en grâce pour Garcia 

D’autant que des pépins physiques, alors que son jeu agressif ne peut fonctionner qu’avec un corps à 100%, ont entraîné des difficultés psychologiques, et notamment une perte de confiance.

Si bien qu’elle est retombée au 79e rang mondial le 23 mai dernier, quasiment en même temps qu’une blessure à la cheville droite la poussait à l’abandon au premier tour à Miami.

Mais depuis son retour à Roland-Garros, après deux mois d’interruption, elle a enchaîné des victoires (31 sur 35 matchs disputés, dont 13 consécutives en comptant le quart contre Gauff à Flushing Meadows), des titres (Bad Homburg, Varsovie et Cincinnati), et s’est qualifiée à New York pour sa toute première demi-finale en Majeur. Le tout en pratiquant le jeu le plus impressionnant du plateau.

En conséquence, Garcia retrouvera le Top 10 mondial à l’issue du tournoi. “Ta carrière est faite de hauts et de bas, mais il faut tout accepter. Il y a des passages qui ont été douloureux, mais on a réussi à bien rebondir”, philosophe l’intéressée au service canon. Elle est la joueuse à avoir passé le plus d’aces en cinq matchs à l’US Open (30) et détient le record sur le circuit cette saison (316).

C’est que, depuis décembre dernier, elle a changé de méthode. Bertrand Perret a remplacé son père au poste d’entraîneur. Il a su lui redonner confiance et clarifier dans sa tête le type de jeu qu’elle doit appliquer.

À New York, Caroline Garcia a assommé l’une après l’autre Kamilla Rakhimova (90e mondiale), Anna Kalinskaya (60e), Bianca Andreescu (48e et lauréate 2019), Alison Riske (29e) et Coco Gauff (12e), sans perdre le moindre set et en ne cédant pas plus de 7 jeux par match.

Une seconde finale d’un Grand Chelem pour Ons Jabeur ?

En demi-finale, elle trouvera sur sa route la Tunisienne Ons Jabeur qui s’est qualifiée elle aussi pour sa première demi-finale de l’US Open en battant mardi l’Australienne Ajla Tomljanovic (46e), tombeuse de Serena Williams au 3e tour, 6–4, 7–6 (7/4).

À 28 ans, elle tentera jeudi de se hisser pour la deuxième fois de sa carrière en finale d’un tournoi du Grand Chelem. Selon elle, sa première finale jouée à Wimbledon cet été lui a “donné confiance”. “J’ai perdu, mais je sais, depuis, que je suis capable de gagner un tournoi du Grand Chelem”, a souligné Jabeur, première joueuse africaine à se hisser dans le dernier carré à Flushing Meadows dans l’ère Open (depuis 1968). Jusque-là, elle n’avait jamais dépassé le 3e tour dans le Majeur new-yorkais. 

En octobre 2021, elle était la première joueuse de tennis du monde arabe, hommes et femmes confondus, à accéder au top 10 mondial. “Ce n’est que le début”, avait déclaré à l’époque la Tunisienne qui répète fréquemment sa fierté de représenter “les Arabes et l’Afrique”.

Née le 28 août 1994 à Ksar Hellal, dans le gouvernorat de Monastir (est de la Tunisie), Ons Jabeur a commencé très tôt à jouer au tennis. Dix ans plus tard, après avoir participé à des tournois nationaux, la jeune tenniswoman, qui affichait déjà la rage de vaincre qui l’anime, intègre à 13 ans le lycée sportif de El-Menzah, à Tunis, et commence à jouer sur le circuit mondial junior de la Fédération internationale de tennis (ITF).

En 2011, en pleine révolution tunisienne, le prodige marque les observateurs en remportant le tournoi juniors de Roland-Garros. Ons Jabeur devient au passage la première joueuse nord-africaine sacrée en Grand Chelem dans cette catégorie.

Malgré les sacrifices et son énergie, son passage des juniors aux professionnels est compliqué. Elle confiera que les blessures et les mauvais choix de coachs ont longtemps freiné sa progression et son ambition de tutoyer les sommets.

C’est depuis deux ans seulement que Ons Jabeur affiche une régularité qui lui permet de rester dans le haut du tableau du circuit professionnel. Précisément depuis l’Open d’Australie, en janvier 2020 : alors classée 78e mondiale, elle ne s’incline qu’en quart de finale, face à l’Américaine Sofia Kenin, future lauréate du tournoi.

Ons Jabeur est désormais surnommée par les Tunisiens “Onstoppable”, jeu de mots entre son prénom et “unstoppable” – “inarrêtable”, en anglais – et “la ministre du Bonheur”. Caroline Garcia est prévenue. 

Avec AFP

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