La nouvelle Première ministre britannique doit annoncer, jeudi, une série de mesures visant à épargner les ménages anglais face à la hausse spectaculaire des prix de l’énergie et à l’inflation. Ces aides massives devraient coûter autour de 100 milliards de livres, selon la presse. Les défenseurs de l’environnement dénoncent déjà l’absence apparente de toute mesure d’économies dans ce plan de rentrée.
Premier grand test pour Liz Truss. Deux jours après avoir reçu les clés de Downing Street, la nouvelle Première ministre britannique va dévoiler, jeudi 8 septembre, un paquet d’aides massif pour les ménages et les entreprises face à la flambée de l’inflation et des prix de l’énergie.
La dirigeante devrait annoncer vers 10 h 00 GMT au Parlement un gel des factures d’énergie en Grande-Bretagne et des mesures qui devraient au total coûter autour de 100 milliards de livres, selon la presse britannique. Des montants astronomiques qui rivalisent avec l’ampleur des mesures adoptées pendant la pandémie.
La nouvelle Première ministre, conservatrice tendance thatchérienne, devrait en parallèle confirmer des baisses d’impôts pour stimuler une économie promise à la récession à la fin de l’année. Elle se refuse aussi à étendre une taxe sur les énormes bénéfices des géants pétroliers, afin selon elle d’encourager l’investissement et l’extraction en mer du Nord.
Une levée du moratoire sur le “fracking” (fracturation hydraulique, pour extraire pétrole et gaz de schiste) serait peut-être aussi à l’ordre du jour, selon certains médias britanniques, même si son prédécesseur Boris Johnson était dubitatif sur l’intérêt d’une telle mesure.
Un virage drastique de Liz Truss
“Je vais prendre des mesures immédiates pour aider les gens face à leurs factures d’énergie, mais je veux aussi que nous assurions notre approvisionnement énergétique”, a fait valoir la Première ministre, mercredi, lors de sa première séance de questions du Parlement.
Le plafond des factures énergétiques pour les particuliers doit en théorie augmenter de 80 % au 1er octobre. Il a doublé sur un an et, si rien n’est fait, doit encore grimper l’an prochain à quelque 5 000 livres par an pour un foyer moyen, d’après les estimations, alimentant une inflation à deux chiffres qui s’emballe.
Économistes, ONG, syndicats et mêmes énergéticiens n’ont eu de cesse d’avertir qu’une majorité de ménages britanniques risque de tomber dans la grande précarité cet hiver.
Liz Truss serait ainsi sur le point de geler à 2 500 livres annuels les factures pour un foyer moyen, ce qui représente, d’après plusieurs médias dont le Times, une dépense colossale de 150 milliards de livres, qui serait financée par de la dette. C’est plus que les 70 milliards de livres dépensées pour payer les salaires des employés en chômage technique pendant toute la durée de la pandémie.
C’est aussi un virage drastique par rapport à la campagne menée par Liz Truss, qui décrivait les aides directes comme des “pansements” qui ne résoudraient pas les problèmes de fond.
Responsables des infrastructures, énergéticiens et défenseurs de l’environnement dénoncent par ailleurs l’absence apparente de toute mesure d’économies d’énergie par Liz Truss. Ils demandent d’urgence des politiques d’isolation des bâtiments britanniques, qui pour beaucoup sont de véritables passoires thermiques.
Avec AFP