Les habitants de Sehwan, au Pakistan, font ce qu’ils peuvent pour limiter la crue du canal censé les protéger, tandis que des centaines de familles ont déjà dû fuir leur logement. Reportage de nos envoyés spéciaux.
Dans la province du Sind, au Pakistan, les ingénieurs ont dû creuser un canal de dérivation pour drainer l’eau du lac Manchar, sur le point de déborder et qui menaçait les villes de Sehwan et de Bhan Saeedabad, dont la population combinée approche le demi-million d’âmes.
Mais le canal est en crue et la population de Sehwan se mobilise pour contenir la montée des eaux : les habitants entreposent des pierres pour renforcer la berge qui protège la ville.
>> À lire : Sous les eaux, le Pakistan risque-t-il la faillite à l’instar du Sri Lanka ?
“On fait ça à la main car c’est urgent”, affirme Hussein Pawar, ingénieur à l’Autorité de régulation du Sind, alors que des centaines de familles ont dû fuir leur habitation et vivent désormais dans des campements de fortune.
“Cela fait dix jours que je suis ici avec ma famille, explique Zameer Hussain, un rescapé. Il y a des moustiques et des scorpions. On a peur d’attraper la malaria. Deux enfants ont été piqués. Personne ne nous aide.”
Le Pakistan reçoit des pluies de mousson essentielles à l’irrigation des plantations et à la reconstitution des ressources en eau, mais souvent destructrices. Il n’avait toutefois pas connu de pluies aussi soutenues depuis au moins trois décennies. Islamabad impute ces inondations dévastatrices au changement climatique, qui augmente la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes sur toute la planète.