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Photojournalisme : l’Ukrainien Evgeniy Maloletka primé pour ses reportages à Marioupol

Le prix le plus prestigieux du festival Visa pour l’image, le Visa d’or News, a été décerné, samedi, à Perpignan, à Evgeniy Maloletka, photographe ukrainien de 35 ans, de l’agence Associated Press, pour ses reportages à Marioupol, ville du sud de l’Ukraine, longtemps assiégée et pilonnée par l’armée russe.

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Le Visa d’or News “au peuple ukrainien). Le prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan, a été décerné, samedi 3 septembre, à Evgeniy Maloletka pour ses reportages à Marioupol, ville du sud de l’Ukraine massivement bombardée.

Très ému, Evgeniy Maloletka a dédié son prix “au peuple ukrainien”, en soulignant l’importance de cette reconnaissance de son travail.

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Ce photographe ukrainien de 35 ans, de l’agence Associated Press, et son compatriote Mstyslav Chernov, 37 ans, vidéaste d’AP, ont été les premiers journalistes à entrer dans Marioupol le 23 février, une heure avant la première bombe, et les derniers à en partir le 15 mars.

Quelques photos signées par Evgeniy Maloletka, lauréat du Visa d’or News





“Ces 20 jours à Marioupol ont été comme un seul long jour sans fin, de pire en pire”, a confié à l’AFP Evgeniy Maloletka devant ses photos poignantes d’enfants tués, de femmes enceintes dans les décombres, de fosses communes creusées à la hâte, faute de pouvoir organiser des funérailles à cause des bombardements.

Le pilonnage par l’armée russe de cette ville portuaire de 400 000 habitants, en particulier d’une maternité, a suscité l’indignation dans la communauté internationale.

>> Reportage : la guerre en Ukraine au cœur du Visa pour l’image de Perpignan

Ce qui n’a pas empêché Ségolène Royal, l’ancienne candidate à la présidence française, de dénoncer, le 1er septembre sur BFM TV, “une propagande de guerre par la peur” de la part du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et mis notamment en doute la réalité de “la maternité bombardée” de Marioupol, un fait documenté par Evgeniy Maloletka. Depuis, elle a fait marche arrière sur Twitter et présenté ses excuses.


Les autres nominés étaient le photographe australien d’origine ukrainienne Daniel Berehulak pour son reportage “Des gens vivaient ici” (New York Times) sur le massacre de civils à Boutcha, et Marcus Yam, reporter américain né en Malaisie, pour “La chute de l’Afghanistan” (Los Angeles Times).

Mais l’Ukraine était l’un des grands thèmes de cette 34e édition ouverte le 27 août.

La guerre en Ukraine, thème central

Sept Visa d’or, cinq prix et trois bourses ont été remis au cours du festival. L’an dernier, le Visa d’or News avait, pour la première fois, récompensé un photographe resté anonyme par sécurité, pour son travail sur “La révolution du printemps” en Birmanie.

Le Visa d’or de la presse quotidienne est allé au journal danois Politiken pour le travail de Mads Nissen sur la guerre.

Mais la planète et ses dérèglements causés par l’activité humaine étaient aussi au cœur du festival. Le Visa d’or Magazine a récompensé Brent Stirton (Getty Images/National Geographic) pour “Viande de brousse : à l’origine des épidémies”, et le prix de la fondation Yves Rocher, visant à faciliter un reportage sur les questions environnementales, est allé à Alain Schroeder qui travaille sur l’Indonésie.

Bourses, expositions, projections

Le Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a récompensé Sameer Al-Doumy (AFP) pour “Les routes de la mort”, sur la crise migratoire dans le nord de la France, et celui de l’information numérique France Info est allé à Max Bearak, Dylan Moriarty et Julia Ledur pour “Africa Cities Rising” diffusé par le Washington Post.

Le Visa d’or d’honneur du Figaro Magazine, honorant la carrière d’un photographe toujours en activité, a été décerné à Alain Keler (Myop) connu notamment pour ses photos de Tchétchénie, du Salvador, de Tienanmen.

Parmi les autres récompenses, le prix Pierre et Alexandra Boulat a salué le travail de Laura Morton sur les technologies automatisées.

La bourse Canon de la Femme photojournaliste est allée à Natalya Saprunova pour son projet sur le peuple des Evenks en Sibérie, celle du documentaire vidéo court-métrage à Irene Baqué qui tourne sur la Casa Xochiquetzal, refuge pour travailleuses du sexe retraitées à Mexico.

Le prix Camille Lepage a été remis à Rebecca Conway, qui travaille sur l’impact de la guerre civile sur la santé mentale au Sri Lanka, et le prix Carmignac du photojournalisme à Fabiola Ferrero pour son projet sur la débâcle économique au Venezuela.

Les 25 expositions gratuites de Visa – qui proposait aussi projections, rencontres avec les photographes et tables-rondes – restent ouvertes jusqu’au 11 septembre.

Des reportages seront projetés sur écran géant les 23 et 24 septembre à la Grande Halle de La Villette, à Paris.

Avec AFP

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