La perspective d’un prochain accord s’éloigne dans le dossier du nucléaire iranien, malgré l’optimisme européen. Les États-Unis ont indiqué jeudi avoir reçu la réponse de l’Iran au sujet d’un texte final visant à restaurer l’accord de 2015. Washington estime que “malheureusement”, cette réponse n’est “pas constructive”.
La réponse de Téhéran dans les négociations concernant l’accord sur le nucléaire iranien n’est “pas constructive”, ont affirmé jeudi 1er septembre les États-Unis, faisant reculer la perspective d’un prochain retour à l’accord historique conclu en 2015.
“Nous pouvons confirmer que nous avons reçu la réponse de l’Iran à travers l’Union européenne”, a déclaré Vedant Patel, porte-parole adjoint du département d’État. “Nous l’étudions, et répondrons par le biais de l’Union européenne, mais malheureusement, elle n’est pas constructive”, a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait pourtant dit mercredi espérer un accord “dans les jours à venir”.
L’UE a présenté le 8 août ce qu’elle a appelé un texte final pour restaurer l’accord historique de 2015, qui avait été enterré par l’ancien président américain Donald Trump. L’Iran y a proposé des changements – globalement acceptés par les Européens – et auxquels les États-Unis ont répondu via les médiateurs.
Le porte-parle du ministère des Affaires étrangères iranien Nasser Karani avait déclaré plus tôt jeudi que Téhéran avait envoyé une nouvelle réponse après celle des États-Unis, selon l’agence officielle iranienne Irna.
Les négociations sur le nucléaire iranien, engagées depuis déjà 16 mois mais qui avaient été suspendues puis reprises début août, ont pour but de relancer cet accord conclu en 2015 avec Téhéran par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l’Allemagne.
Allègement des sanctions
Joe Biden a promis de longue date de restaurer l’accord, estimant qu’il s’agissait du meilleur moyen de limiter le programme nucléaire iranien, et que le retrait américain n’avait fait qu’inciter Téhéran à accélérer son projet.
Selon la nouvelle proposition, l’Iran bénéficierait d’un allègement des sanctions et pourrait à nouveau vendre son pétrole en échange de restrictions strictes sur son programme nucléaire. L’Iran et les États-Unis ont répondu en proposant une série de changements. Mais selon Washington donc, la réponse de Téhéran est insuffisante.
Lors d’un entretien mercredi avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid, farouche opposant de l’accord, Joe Biden avait “souligné l’engagement des États-Unis à ne jamais permettre à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire”.
Washington assure que l’Iran a fait des concessions cruciales, et aurait en particulier abandonné sa demande visant à bloquer certaines inspections de l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ce sujet des inspections reste toutefois ultra-sensible de part et d’autre.
Téhéran a ainsi récemment demandé la clôture d’une enquête de l’AIEA concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés, ce que le patron de l’Agence, Rafael Grossi, refuse. Le gendarme onusien du nucléaire avait lui déploré l’absence de réponses “crédibles” de Téhéran concernant ces traces.
Avec AFP