Le président de la République et la Première ministre doivent établir mercredi avec l’ensemble du gouvernement une feuille de route concernant les principaux dossiers de la rentrée : énergie, travail, sécurité, budget. Ce séminaire gouvernemental donnera également lieu à une formation sur les enjeux climatiques.
Emmanuel Macron et Élisabeth Borne réunissent, mercredi 31 août, le gouvernement au complet pour caler la stratégie des prochains mois, avec le difficile défi de concilier urgence climatique, sobriété énergétique et défense du pouvoir d’achat.
Ce premier séminaire du second quinquennat va rassembler les 42 membres du gouvernement, dont les ministres délégués et secrétaires d’État qui ne participent pas habituellement au conseil des ministres.
Cette longue réunion dans la salle des fêtes de l’Élysée doit permettre de “structurer les grands chantiers” de la rentrée, a expliqué le chef de l’État la semaine dernière, en citant l’énergie, le travail, la sécurité et les questions financières et budgétaires.
Mais c’est bien le défi climatique qui s’impose en haut de l’affiche, après la sécheresse historique de cet été, marqué par des incendies, un déficit d’eau et des orages violents.
>> À lire : “Fonds vert”, taxation des “superprofits”… Élisabeth Borne veut rassurer les Français
Avant de se conclure par un compte-rendu d’Élisabeth Borne prévu vers 18 h, le séminaire planchera le matin sur la présentation des priorités avant d’examiner “les grands enjeux fiscaux et budgétaires du quinquennat”, “l’engagement pour le plein emploi” et “l’action du gouvernement face au défi climatique”.
Mise à niveau sur les questions climatiques
Dans ce cadre, le gouvernement écoutera un exposé de la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du Giec, invitée à l’initiative d’Emmanuel Macron. En échangeant avec cette experte reconnue, “il s’agit que chaque ministre puisse bien comprendre les enjeux, même si le climat n’est pas directement dans les attributions de son ministère”, explique l’entourage du président.
Cette priorité a été martelée ces derniers jours par le président puis par Élisabeth Borne, qui a averti lundi devant les patrons qu’il fallait “agir plus vite et plus fort” face au dérèglement climatique et à la flambée des prix de l’énergie, accentuée par la guerre en Ukraine. “L’heure n’est plus aux demi-mesures, l’heure n’est plus au chacun pour soi, l’heure est à la responsabilité collective”, a-t-elle martelé.
Il faut faire preuve de radicalité face au dérèglement climatique sans plaider pour une société de décroissance.
Pour aller vers un modèle de croissance durable, nous accélèrerons les transformations engagées depuis 2017.
C’est le sens de la planification écologique. pic.twitter.com/CGFOglcmPH— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) August 30, 2022
Le sujet sera de nouveau au menu d’un Conseil de défense consacré vendredi à l’Élysée à l’approvisionnement en gaz et en électricité de la France. Y seront examinés “les scénarios envisagés pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver”, selon un conseiller de l’Élysée.
Outre le climat et l’énergie, le gouvernement est attendu sur la question de la taxation des “superprofits”, qu’Élisabeth Borne n’a pas exclue alors que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire n’y est pas favorable, expliquant ne pas “savoir” ce qu’étaient ces bénéfices exceptionnels tant décriés par la gauche.
Avec AFP