La Première ministre, Élisabeth Borne, a appelé, lundi, devant le Medef les entreprises françaises à réduire leur consommation d’énergie, réclamant à chacune d’entre elles d’établir son propre “plan de sobriété” dès septembre.
La Première ministre Élisabeth Borne a appelé les entreprises françaises à la “responsabilité collective” en matière d’économies d’énergie, lundi 29 août, face aux risques de pénurie de gaz cet hiver, liés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
“L’heure n’est plus aux demi-mesures, l’heure n’est plus au chacun pour soi, l’heure est à la responsabilité collective”, a affirmé la Première ministre devant les patrons français.
Pour “surmonter le risque de pénurie de gaz cet hiver, atténuer le dérèglement climatique, (…) nous devons agir plus vite et plus fort”, a-t-elle ajouté, en invitant État, entreprises et particuliers à “préférer les économies choisies plutôt que les coupures subies”.
Elle a exhorté à cet égard les entreprises à établir en septembre des “plans de sobriété” énergétiques, consistant à réduire les consommations de 10% sur deux ans, afin d’éviter que le gouvernement n’impose des “baisses de consommation”. Un premier bilan de ces plans sera tiré “début octobre”.
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Éviter les restrictions imposées
Car “si chacun ne prend pas sa part, ou que toutes les hypothèses défavorables se conjuguaient”, comme l’arrêt total des approvisionnements en gaz de la Russie, “nous serions amenés à imposer des baisses de consommation”, a-t-elle prévenu.
Et “si nous devions en arriver au rationnement, les entreprises seraient (…) les premières touchées”, a précisé Élisabeth Borne. Pour réduire l’impact d’un éventuel rationnement, le gouvernement réfléchit par ailleurs avec les entreprises à un “marché d’échange de droits à consommer”.
Côté particuliers, elle a souligné que chacun économiserait l’énergie “compte tenu de ses moyens” car “les Français en précarité énergétique ne sont pas ceux qui devront encore faire des efforts”.
Elle a aussi détaillé sa méthode en matière de planification écologique, avec le lancement en septembre de discussions dans trois secteurs : les forêts, l’eau et la production d’énergie décarbonée, c’est-à-dire le nucléaire et les énergies renouvelables, et “un tableau de bord” de suivi.
“Une croissance sobre”
Considérant que la transition écologique est aussi une “opportunité” pour les entreprises en termes d’innovation et d’emploi, elle a rappelé les gestes du gouvernement en leur faveur, comme les baisses des impôts de production, et leur a demandé d’agir “résolument” pour notamment “engager les négociations salariales nécessaires” et “investir sur tous les freins d’accès au travail” comme la mobilité.
“Nous devons collectivement entrer dans une croissance sobre”, avait reconnu, avant la cheffe du gouvernement, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, promettant que les entreprises “feront leur part” et incitant le gouvernement à “faire confiance aux entreprises”.
C’est l’État qui a engrangé le plus de super profits cette année, a aussi affirmé, lundi, Geoffroy Roux de Bézieux, opposé à ce que ces bénéfices soient taxés comme l’avait évoqué Élisabeth Borne.
Cette dernière lui a rétorqué, lundi, devant l’organisation patronale qu’il n’y avait “pas de surprofits de l’État”.
Avec AFP