Le président ukrainien appelé samedi soir ses compatriotes à la vigilance face au risque de voir Moscou entreprendre “quelque chose de particulièrement dégoûtant” à l’approche du 24 août, jour doublement symbolique : cette date marquera aussi bien l’entrée de le septième mois de guerre que le 31e anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine après la chute de l’Union soviétique.
La Russie pourrait “faire quelque chose de particulièrement dégoûtant” et “cruel” la semaine prochaine en Ukraine, lorsque cette dernière fêtera, le 24 août, son Jour de l’indépendance, a averti samedi 20 août le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
“Un des objectifs clefs de l’ennemi est de nous humilier”, de “semer l’abattement, la peur et des conflits”, mais “nous devons être suffisamment forts pour résister à toute provocation” et “faire payer les occupants pour leur terreur”, a-t-il déclaré dans sa traditionnelle adresse à ses compatriotes.
Cette mise en garde est intervenue alors que les chaînes de télévision russes bruissent d’appel à la vengeance contre les autorités de Kiev après l’assassinat, samedi soir dans la région de Moscou, de Daria Douguina, fille de l’idéologue ultranationaliste russe Alexandre Douguine, théoricien de l’eurasisme et partisan de l’annexion de l’Ukraine.
Les enquêteurs russes ont dit pour le moment n’écarter aucune piste après l’explosion de la voiture conduite par Daria Douguina, tandis que les responsables ukrainiens ont nié toute responsabilité.
“La Russie est un État archaïque qui lie ses actions à certaines dates, c’est une sorte d’obsession. Il nous détestent et tenteront d’augmenter (…) le nombre de bombardements de nos villes, dont Kiev, avec des missiles de croisière”, a déclaré un conseiller de la présidence, Mykhaïlo Podoliak, selon l’agence Interfax-Ukraine.
Dans ce contexte, les autorités de Kiev ont annoncé dimanche l’interdiction de tout rassemblement public du 22 au 25 août dans la capitale. Le gouverneur de la région de Kharkiv a de son côté annoncé samedi un long couvre-feu prévu du soir du 23 août au matin du 25 août.
Appel à la retenue autour de la centrale de Zaporijjia
Près de sept mois après le déclenchement de la guerre, l’offensive russe se poursuit sur le terrain. Dans la région de Kharkiv, une femme a été tuée et deux autres civils ont été blessés depuis samedi soir dans des bombardements russes, a indiqué dimanche le parquet régional. La Russie a aussi dit avoir tiré cinq missiles de croisière Kalibr contre des entrepôts d’armes près du port d’Odessa, dans le sud du pays.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée russe a de nouveau bombardé Nikopol, qui fait face à la centrale de Zaporijjia, sur l’autre rive du fleuve Dniepr. Selon le gouverneur de la région, Valentin Reznitchenko, au moins 25 obus se sont abattus sur la ville.
Les dirigeants américain, français, allemand et britannique ont appelé dimanche à la “retenue” autour de cette centrale nucléaire, la plus grande d’Europe, occupée par l’armée russe.
Les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron ainsi que le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre Boris Johnson, qui se sont entretenus au téléphone, ont aussi demandé l’envoi “rapide” sur place d’une mission des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon un communiqué commun.
Le président russe Vladimir Poutine a autorisé vendredi une inspection de l’AIEA sur le site, occupé depuis mars par les forces russes. La poursuite des combats dans cette zone, dont Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité, laisse craindre un accident.
Avec AFP et Reuters