La sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe dans le sud de l’Ukraine, où elle est visée par des bombardements, a été lundi le centre d’une discussions téléphonique entre le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef de l’ONU, Antonio Guterres.
La sécurité de la centrale de nucléaire ukrainienne de Zaporijjia en question. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont évoqué lundi 15 août par téléphone la sécurité de cette centrale, sous contrôle de Moscou dans le sud de l’Ukraine, où elle est visée par des bombardements.
“Sergueï Choïgou a mené des négociations téléphoniques avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, concernant les conditions d’un fonctionnement sécurisé de la centrale nucléaire de Zaporijjia”, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
La centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, avait été prise début mars par les troupes russes, au début de leur offensive à grande échelle en Ukraine, lancée le 24 février.
Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont les deux parties s’accusent mutuellement, ont visé le site, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi dernier une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
Kiev accuse Moscou d’utiliser la centrale comme base d’attaque et dépôt de matériel. Soutenue par ses alliés occidentaux, l’Ukraine appelle à la démilitarisation de la zone et au retrait des forces de Moscou.
Une base Wagner visée
Par ailleurs, l’Ukraine a affirmé lundi avoir visé dans l’Est une base du groupe paramilitaire Wagner, dont les hommes sont accusés de combattre aux côtés des troupes russes, et avoir détruit un pont près de la ville occupée de Melitopol (sud).
Selon le gouverneur de la région de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, la base de la société militaire privée, dans la ville de Propasna, a été “détruite par une frappe de précision”. Le tir a eu lieu dimanche, a précisé Serguiï Gaïdaï sur Telegram.
Très opaque, le groupe Wagner est réputé comme étant lié à l’oligarque russe Evguéni Prigojine, lui-même considéré comme un proche du président russe Vladimir Poutine. La présence de ses combattants a été attestée ces dernières années en Syrie, en Libye, au Mali et dans d’autres pays d’Afrique.
Ponts détruits
Les autorités ukrainiennes ont également affirmé que des saboteurs pro-Kiev sont parvenus à faire sauter un pont ferroviaire près de la ville de Melitopol, occupée par l’armée russe, dans un nouvel effort pour perturber la logistique des troupes de Moscou.
“Un pont ferroviaire en moins au sud-ouest de Melitopol signifie une absence totale de trains militaires depuis la Crimée”, péninsule annexée en 2014 par la Russie et essentielle aux ravitaillements de l’armée russe, a annoncé sur Telegram le maire de Melitopol, Ivan Fedorov.
L’Ukraine a visé plusieurs ponts ces dernières semaines, principalement dans la région occupée de Kherson (sud), où Kiev dit mener une contre-offensive ayant permis de reprendre des dizaines de villages et menacer désormais les troupes russes ayant traversé le fleuve Dniepr.
Dans la région d’Odessa (sud), sur la mer Noire, trois estivants ont été tués lundi et deux autres blessés alors qu’ils se baignaient sur une plage à Zatoka, une populaire station balnéaire, par la détonation d’un “engin explosif inconnu”, a annoncé sur Telegram un porte-parole des autorités régionales, Serguiï Bratchouk.
Et dans la matinée, des bombardements russes sur Kharkiv (nord-est), la deuxième ville du pays, ont fait un mort, a indiqué sur Facebook un haut responsable de la police locale, Serguiï Bolvinov.
L’Est sous les bombes
Dans la région de Donetsk (est), où les forces concentrent actuellement leur assaut après avoir pris la quasi-totalité de la région voisine de Louhansk, “la situation demeure tendue” et “la ligne de front est sous les bombes”, a indiqué le gouverneur régional, Pavlo Kyrylenko, dans une vidéo postée sur sa chaîne Telegram.
“Sloviansk a été bombardée dans la nuit. Et pratiquement chaque jour Bakhmout, Siversk et Soledar sont bombardées”, a-t-il poursuivi. “Mariinka, Krangogorivka et Avdiivka sont également bombardées en permanence. Pratiquement trois quarts de la population de la région a été évacuée. Il demeure encore un quart de la population.”
Fin juillet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé que l’évacuation de la région de Donetsk était obligatoire, notamment en prévision de l’hiver, la destruction des réseaux de distribution du gaz risquant de priver les logements de chauffage.
Avec AFP