Des parlementaires américains sont arrivés dimanche à Taïwan où ils doivent rencontrer le président Tsai Ing-wen et le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu. Pékin, déjà échaudé par la précédente visite de la patronne de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi, a réagi en réclamant à Washington de “cesser de jouer avec le feu”.
Une délégation du Congrès américain est arrivée dimanche 14 août à Taïwan, peu après de vastes manœuvres militaires chinoises autour de l’île déclenchées par la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants. Cette visite de cinq personnes, qui n’était pas annoncée, doit durer jusqu’à lundi, selon l’Institut américain à Taïwan, l’ambassade de facto des États-Unis dans l’île.
La Chine a répondu avec colère à cette visite également. L’agence officielle Xinhua a publié un commentaire avec pour titre : “Les politiciens américains devraient cesser de jouer avec le feu sur la question de Taïwan”.
La visite survient quelques jours après la fin des manœuvres militaires les plus importantes jamais réalisées par Pékin autour de Taïwan, en riposte à une visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, qui avait rendu la Chine furieuse.
Taipei a accusé la Chine d’avoir pris prétexte de la visite de Nancy Pelosi pour s’entraîner à une invasion. En réponse, les États-Unis ont réaffirmé leur engagement dans la région.
Les parlementaires américains – un sénateur et quatre représentants, des démocrates et un républicain – vont notamment rencontrer le président Tsai Ing-wen et le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu, selon le ministère taïwanais des Affaires étrangères. Ils discuteront “des relations entre les États-Unis et Taïwan, des questions de sécurité régionale, de commerce et d’investissement, du changement climatique”, a indiqué l’Institut américain dans un communiqué.
“Amitié”
Le ministre taïwanais des Affaires étrangères a salué cette visite dans un communiqué : “Alors que la Chine continue à faire monter les tensions dans la région, le Congrès américain a de nouveau envoyé une délégation de haut niveau à Taïwan, démontrant ainsi une amitié qui n’est pas effrayée par les menaces de la Chine et souligne le soutien résolu des États-Unis envers Taïwan”.
Les membres de la délégation sont le sénateur du Massachussets Ed Markey et les représentants Alan Lowenthal (Californie, démocrate), John Garamendi (Californie, démocrate), Don Beyer (Virginie, démocrate) et Aumua Amata Coleman Radewagen (Samoa, républicaine), a précisé l’Institut américain.
La Chine estime que Taïwan, peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays.
Livre blanc et lignes rouges
Le Bureau des affaires de Taïwan, un organisme du gouvernement chinois, a publié mercredi un “Livre blanc” détaillant la manière dont Pékin envisage de reprendre l’île, notamment via des incitations économiques.
“Nous sommes disposés à créer un vaste espace (de coopération) afin de parvenir à une réunification pacifique”, indique le document. “Mais nous ne laisserons aucune marge de manœuvre aux actions séparatistes ayant pour objectif une pseudo-indépendance de Taïwan”.
“La force serait utilisée en dernier recours, en cas de circonstances impérieuses. Nous serions contraints de prendre des mesures drastiques face aux provocations des séparatistes ou de forces extérieures, si ceux-ci venaient à franchir nos lignes rouges”, ajoute le Livre blanc.
Washington avait répliqué vendredi en annonçant un renforcement de ses relations commerciales avec Taïwan et de nouveaux passages aériens et maritimes dans le détroit, en réponse aux actions “provocatrices” de la Chine.
Avec AFP