Journaliste pendant sept ans à Kaboul, Shafi Karimi a couvert de fond en comble l’actualité afghane, mais rien ne l’avait préparé à la brusque prise de Kaboul par les Taliban. Comme un pressentiment, en avril 2021,à peine quelques mois avant, il décide de quitter son pays pour des raisons de sécurité et de s’expatrier en France en compagnie de sa femme, Sofiea Sakhi, journaliste comme lui. Ils ne pouvaient plus y exercer leur métier. Reportage de nos correspondants.
Shafi et Sofia sont arrivés en France quelques mois avant la prise de Kaboul par les Taliban. S’ils ont vécu l’événement à distance, ils n’ont jamais perdu de vue leur pays natal :
“Malheureusement, en ce moment, il n’y a pas d’espoir pour les bonnes nouvelles. Quelque part dans mon pays, les Taliban ont tué quelqu’un ; quelque part ailleurs, les femmes ne peuvent plus travailler”, se désole Shafi, qui travaille actuellement en freelance pour ViceNews UK et InfoMigrants.
De son côté, Sofia s’est spécialisée sur les droits des femmes.
“En tant que journaliste ou reporter en Afghanistan, on joue avec le feu. Dans mes sept années d’expérience, j’ai perdu plus de dix de mes collègues”, raconte Shafi, qui a reçu un appel de l’État islamique le menaçant de mort après un reportage.
Selon RSF, au moins six journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions en Afghanistan en 2021. Un autre est porté disparu.
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