Le troisième épisode caniculaire regagne du terrain à compter de mercredi en France métropolitaine et l’été 2022 est déjà record en nombre de jours de vague de chaleur, qui renforce encore une sécheresse inédite.
La canicule n’en finit plus en France. Au total, 18 départements vont être placés, mercredi 10 août, en vigilance orange canicule (“Soyez très vigilant”), de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées, ainsi que le Gard ou encore le Vaucluse, avant des orages attendus à partir de dimanche, a annoncé mardi Météo-France.
Les températures maximales “atteindront 34 à 37°C des Pays-de-Loire à Poitou-Charentes, et 36 à 38°C de façon généralisée sur le Sud-Ouest avec localement des pointes à 39 ou 40°C”, avertit Météo-France dans un bulletin.
“Cette vague de chaleur se poursuivra jeudi, vendredi et samedi sur le Sud et une grande partie ouest du pays, en s’étendant progressivement vers le Nord-Ouest et vers le Nord”, a précisé Christine Lac, responsable de permanence pour la prévision à Météo-France, lors d’un point presse.
“Ce troisième épisode caniculaire devrait prendre fin dimanche avec une dégradation orageuse dont l’activité pourrait être marquée, ce qui nous permettrait de revenir la semaine prochaine à des températures en nette baisse qui devraient se rapprocher des normales de saison”, a poursuivi Christine Lac.
Un record de durée
Si l’épisode caniculaire en cours n’est pas encore fini, “avec déjà 28 jours aujourd’hui, l’été 2022 sera record sur le nombre de jours de vague de chaleur, pas sur la sévérité (…) On est loin de la sévérité de 2003 au niveau national”, a commenté Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France.
Les précédents records au niveau national remontaient à 1983 avec 23 jours et 2003 avec 22 jours, a-t-il précisé. La France a en effet déjà connu deux vagues de chaleur, en juin et en juillet, quand la quasi-totalité de l’hexagone a été en alerte canicule.
Depuis 1947, 45 vagues de chaleur ont été recensées. Mais “sur les 35 dernières années, elles ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes”, selon Météo-France, signe du changement climatique.
Dans le monde, juillet 2022 a d’ailleurs été l’un des mois de juillet les plus chauds jamais enregistrés, avec juillet 2016 et juillet 2019, a indiqué mardi l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence spécialisée de l’ONU basée à Genève. “Et évidemment, comme nous le savons tous, une vague de chaleur très prolongée et très intense a touché certaines parties de l’Europe”, a déclaré la porte-parole de l’OMM, Clare Nullis, en conférence de presse.
Un cruel manque d’eau
Outre la canicule, certaines régions du monde connaissent une forte sécheresse, c’est-à-dire un manque d’eau. Selon l’OMM, juillet a été plus sec que la moyenne dans une grande partie de l’Europe, dans la majeure partie de l’Amérique du Nord, dans de grandes régions d’Amérique du Sud, d’Asie centrale et d’Australie.
93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l’objet de restrictions de l’usage de l’eau à différents degrés. Le 9 août, 22 étaient en “alerte renforcée”, qui impose des réductions fortes des arrosages et des prélèvements pour l’agriculture, voire des interdictions de certains prélèvements, et 68 sont “en crise”, où même les prélèvements d’eau pour l’agriculture sont interdits.
Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d’environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020.
Avec AFP