Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé dimanche en Afrique du Sud et doit se rendre ensuite en République démocratique du Congo et au Rwanda. Une tournée africaine destinée à contrecarrer l’influence diplomatique russe.
Après Moscou et Paris, Washington veut à son tour resserrer ses liens avec l’Afrique. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé dimanche 7 août en Afrique du Sud, première étape d’une tournée africaine destinée à contrecarrer l’influence diplomatique russe grandissante, qui l’emmènera également en République démocratique du Congo et au Rwanda.
Cette visite intervient peu après la tournée africaine du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s’est rendu en juillet au Congo-Brazzaville, en Égypte, en Éthiopie et en Ouganda. Au même moment, le président français Emmanuel Macron se rendait, lui, au Bénin, au Cameroun et en Guinée-Bissau.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février, l’Afrique du Sud, pays leader au sein des pays en développement, a adopté une position neutre dans le conflit, refusant de répondre aux appels occidentaux à condamner Moscou. Pretoria a été pendant longtemps un partenaire de Moscou, notamment au sein du groupe des économies émergentes Brics, composé également du Brésil, de l’Inde et de la Chine.
En juin, le président russe Vladimir Poutine avait exhorté les Brics à coopérer face aux “actions égoïstes” des pays occidentaux, sur fond de sanctions sans précédent contre Moscou en raison du conflit ukrainien.
Lundi 8 août, Antony Blinken doit s’entretenir avec la cheffe de la diplomatie sud-africaine Naledi Pandor et faire des annonces concernant la nouvelle stratégie africaine du gouvernement américain, a indiqué Pretoria dans un communiqué. Les discussions “aborderont les développements récents et en cours concernant la situation géopolitique mondiale”, a ajouté Pretoria.
Selon Fonteh Akum, responsable du think tank Institute for Security Studies, basé à Pretoria, la visite d’Antony Blinken va aider les États-Unis à comprendre la position de l’Afrique du Sud mais elle vise aussi à “rapprocher l’Afrique du Sud du camp occidental”. Avec leur nouvelle stratégie africaine, les États-Unis cherchent à “accroître les engagements diplomatiques”, estime-t-il.
Antony Blinken aura pour but de montrer “aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque, de la promotion d’un système international ouvert et stable à la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales”, avait indiqué fin juillet le département d’État.
Deuxième tournée en deux ans
Après Johannesburg, Antony Blinken doit se rendre en République démocratique du Congo, puis au Rwanda, en proie à un regain de tensions avec son voisin congolais qui l’accuse de soutenir les rebelles du “Mouvement du 23 mars” (M23), ce que Kigali dément.
Il s’agit du deuxième déplacement d’Antony Blinken en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. L’année dernière, il s’était rendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal.
Avant l’invasion russe de l’Ukraine, la diplomatie américaine en Afrique se concentrait surtout sur la compétition avec la Chine, qui a fait d’importants investissements dans les infrastructures sur le continent africain. À l’inverse de Washington, Pékin l’a fait sans demander de contrepartie aux États sur la démocratie ou les droits de l’Homme.
Avec AFP