Trois jours après sa première apparition dans la préfecture de l’Eure mardi, un béluga a été de nouveau observé vendredi en milieu de journée mais l’animal se révèle “très fuyant”, a indiqué à l’AFP Gérard Mauger, vice-président du Groupe d’étude des cétacés du Cotentin (GEEC).
Le béluga repéré mardi 2 août au matin dans la Seine a été de nouveau observé vendredi en milieu de journée. Mais l’animal, une espèce protégée de cétacé, se révèle “très fuyant”, a indiqué à l’AFP Gérard Mauger, vice-président du GEEC. Après la mort d’une orque dans la Seine en mai, les experts s’inquiètent pour l’état de santé du béluga.
“Il a le même comportement qu’hier, on a le sentiment qu’il est très fuyant. Il fait de très courtes apparitions en surface, suivies de longues apnées”, a indiqué Gérard Mauger. “Même en tentant de l’approcher avec beaucoup de précautions, c’est difficile. Il fait beaucoup de changements de direction”, a poursuivi le responsable associatif. À tel point qu'”on s’interroge” sur la conduite à tenir envers cet animal, a-t-il ajouté.
En s’approchant à une cinquantaine de mètres, “on a fait des enregistrements acoustiques, avec nos moteurs coupés, mais il n’a pas fait d’émissions sonores”, a regretté Gérard Mauger.
L’animal était toujours vendredi après-midi entre les deux écluses de Poses et de Saint-Pierre-la-Garenne. Sollicitée dans la matinée par l’AFP, la préfecture de l’Eure, qui supervise les opérations, n’avait pas précisé ses intentions en début d’après-midi.
Mercredi, la préfecture a jugé l’état sanitaire de l’animal “préoccupant”, “sembl[ant] présenter des altérations cutanées et être amaigri”.
Quatre embarcations sont sur zone, selon Gérard Mauger : celle du SDIS (pompiers), de l’OFB (Office français de la biodiversité), de l’association Sea Shepherd et de la SNSM.
“L’urgence est de le nourrir”
En mai, une orque s’était déjà retrouvée en difficulté dans la Seine, entre Rouen et Le Havre. Les opérations pour tenter de sauver le cétacé avaient échoué et l’animal était finalement mort de faim.
La nécropsie (un examen post-mortem réalisé sur un animal) avait confirmé la “mauvaise condition physique” de l’orque. Il s’agissait d’une femelle “immature” de plus de quatre mètres et de 1 100 kg, et l’analyse a également permis de découvrir une balle logée à la base du crâne du mammifère.
“Aucune certitude” n’avait pu être établie sur le lien entre la munition et la mort de l’orque, les experts privilégiant “l’hypothèse selon laquelle l’animal est mort d’inanition”.
Ce triste dénouement, “c’est ce que l’on souhaite éviter avec le béluga. Pour nous, il faut faire un test ADN rapidement pour connaître son origine et effectuer un rapatriement. L’urgence est déjà de le nourrir avec des poissons morts, des harengs congelés probablement, pour éviter qu’il ne s’épuise car le milieu n’est pas très accueillant pour lui”, a déclaré à l’AFP la présidente de Sea Shepherd, Lamya Essemlali.
Selon l’observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, il s’agit du second béluga connu en France après qu’un pêcheur de l’estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948.
Avec AFP