Les États-Unis, qui ont recensé plus de 6 600 cas, ont décrété l’épidémie de variole du singe comme une urgence de santé publique. Cette annonce s’accompagne de mesures et d’un déblocage de fonds pour enrayer la maladie.
Les États-Unis ont déclaré, jeudi 4 août, une urgence de santé publique pour l’épidémie de variole du singe, une décision qui doit permettre de débloquer des fonds, faciliter la collecte de données et déployer davantage d’effectifs pour lutter contre la maladie. Elle est en vigueur pour 90 jours et peut être renouvelée.
“Nous sommes prêts à monter d’un cran notre réponse au virus et nous appelons tous les Américains à prendre la variole du singe au sérieux et à faire le nécessaire pour nous aider à lutter contre le virus”, a déclaré le ministre américain de la Santé, Xavier Becerra.
Avec plus de 6 600 cas recensés dans le pays, dont environ un quart dans le seul État de New York, des mesures devaient être prises rapidement afin de contrôler l’épidémie tant qu’elle n’est pas davantage répandue, avaient estimé des experts. Il n’y a eu pour l’instant aucun décès dû à la maladie recensé aux États-Unis, mais certains patients ont dû être hospitalisés pour faire face à d’immenses douleurs.
Les experts craignent que le nombre réel de cas soit bien supérieur en raison de symptômes parfois très discrets, dont de simples lésions qui peuvent être vues comme similaires à celles de maladies sexuelles transmissibles (MST), une catégorie dans laquelle ne rentre cependant pas la variole du singe.
Pour combattre cette épidémie, l’État fédéral a fourni environ 600 000 doses du vaccin fabriqué par le danois Bavarian Nordic et commercialisé sous le nom de Jynneos en Amérique du Nord, d’Imvanex en Europe et initialement développé pour la variole.
Mais ce nombre reste bien loin des quelque 1,6 million de personnes considérées à haut risque dans le pays, et la prochaine livraison (150 000 doses) n’arrivera aux États-Unis qu’en septembre en raison de problèmes de logistique, a précisé un responsable du ministère de la Santé.
Une transmission principalement par relation sexuelle
Le ministère de la Santé avait indiqué, la semaine dernière, que 99 % des cas recensés aux États-Unis concernaient des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes – un nombre faible, mais croissant, de femmes et d’enfants ont été touchés.
Cette population est, malgré des risques de stigmatisation, la cible prioritaire pour la vaccination. Ils sont également prioritaires pour des actions de prévention organisées par les autorités, visant notamment à établir une meilleure connaissance des symptômes et à suggérer de réduire leur nombre de partenaires sexuels d’ici à leur vaccination.
À l’inverse de précédentes vagues en Afrique, cette nouvelle épidémie de variole du singe se transmet surtout par relation sexuelle, mais les autorités sanitaires américaines (CDC) indiquent que d’autres voies sont possibles, notamment via le partage d’un lit, d’habits et des contacts prolongés en face-à-face.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclenché fin juillet son plus haut niveau d’alerte afin de renforcer la lutte contre la variole du singe.
Avec AFP