Alors que la guerre en Ukraine menace l’approvisionnement de l’Allemagne en gaz russe, Berlin cherche à diversifier ses sources de fourniture en énergie. Le pays pourrait notamment augmenter ses importations de charbon colombien. Mais ce choix divise la classe politique allemande car cette industrie a de lourdes conséquences sur l’environnement et les populations locales. Une députée écologiste s’est récemment rendue sur place. Reportage de Pascale Mariani, Laura Chará et Juan Orozco.
C’est la plus grande mine de charbon à ciel ouvert d’Amérique latine : El Cerrejón, dans le nord-est de la Colombie, est exploitée par la compagnie suisse Glencore. C’est ce site que Kathrin Henneberger, députée écologiste allemande, a choisi pour enquêter sur les conditions de la production colombienne de charbon.
L’élue entend dénoncer au Bundestag les conséquences socio-écologiques de cette industrie au moment où l’Allemagne pourrait augmenter ses importations depuis la Colombie, quatrième producteur mondial. Début avril, le chancelier Olaf Scholz en a fait la demande auprès du président Ivan Duque, actuellement en fin de mandat. Objectif : diversifier les sources d’approvisionnement en énergie alors que Moscou serre le robinet du gaz russe.