Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a été reconnu coupable, vendredi, d’outrage au Congrès, après son refus de témoigner devant la commission d’enquête de la Chambre des représentants surl’attaque du 6 janvier dernier contre le Capitole.
Après avoir refusé de coopérer avec la commission d’enquête, Steve Bannon, ex-proche conseiller de Donald Trump, a été reconnu coupable, vendredi 22 juillet, par un tribunal fédéral d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès sur l’assaut du Capitole.
L’homme de 68 ans, figure du populisme de droite aux États-Unis et directeur de la campagne à succès de Donald Trump en 2016, connaîtra sa peine en octobre.
Le jury d’un tribunal fédéral de Washington a délibéré pendant moins de trois heures pour conclure à sa culpabilité sur les deux chefs d’inculpation qui pesaient contre lui.
Il encourt entre un mois et un an de prison pour chacun de ces chefs.
Même après avoir été écarté de la Maison Blanche en août 2017, Steve Bannon était resté proche de Donald Trump et avait échangé avec lui le jour précédant l’attaque du 6 janvier 2021 contre le siège du Congrès.
Pour connaître la nature de leurs discussions, la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur le rôle de l’ancien président dans ce coup de force avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents.
Il avait refusé, invoquant le droit des présidents à garder certaines conversations secrètes, ce qui lui avait valu d’être inculpé d'”entrave” au travail du Congrès.
Revirement de “dernière minute”
À l’ouverture des débats mardi, la procureure Amanda Vaughn avait accusé Steve Bannon de se croire “au-dessus de la loi”.
Steve Bannon a “ignoré les ordres d’obtempérer, même après que le Congrès a rejeté ses prétextes, et a balayé de nombreux avertissements selon lesquels il ferait face à des poursuites s’il ne se pliait pas à l’assignation à comparaître comme il était tenu de le faire”, avait ajouté Amanda Vaughn.
Selon elle, la commission avait des raisons légitimes de penser qu’il pourrait avoir, comme d’autres proches du président, des informations sur les liens entre Donald Trump et ses partisans qui ont pris d’assaut le Capitole alors que les parlementaires certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.
La défense n’a pas produit de témoins au procès, débuté lundi par la sélection des jurés, et Steve Bannon n’a pas pris la parole lui-même pour se défendre.
Son avocat, Evan Corcoran, a cependant dénoncé des poursuites politiques, assurant que “personne n’a(vait) ignoré l’assignation à comparaître” et que des négociations avaient même eu lieu avec la commission concernant sa date de déposition.
À l’approche de son procès, Steve Bannon avait accepté de coopérer avec les parlementaires. Les procureurs avaient dénoncé “un revirement de dernière minute afin d’éviter” une condamnation et le juge en charge du dossier avait souhaité maintenir le procès.
Contempteur virulent de l’establishment politique, Steve Bannon est étroitement associé aux idées de l’extrême droite, dont il a assuré la promotion directement auprès de Donald Trump, quand le magnat des affaires est entré à la Maison Blanche en 2017.
Il dirigeait auparavant le site d’information controversé Breitbart, plaque tournante de la “droite alternative”, mouvement associé à certaines thèses conspirationnistes et comptant nombre de militants convaincus de la supériorité de la race blanche.
Avec AFP