Les pays membres de l’Otan ont lancé mardi le processus de ratification pour les adhésions de leurs deux nouveaux alliés, la Suède et de la Finlande, une décision historique pour les deux pays nordiques soucieux pour leur sécurité après l’invasion russe de l’Ukraine.
Les trente pays membres de l’Otan ont lancé, mardi 5 juillet, le processus de ratification pour les adhésions de la Suède et de la Finlande, a annoncé le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg.
“La signature des protocoles d’adhésion lance le processus de ratification dans chacun des pays membres”, a-t-il expliqué avant que les ambassadeurs des pays de l’Alliance ne paraphent ces protocoles.
“À 32, nous serons encore plus fort (…) au moment où nous faisons face à la plus grave crise sécuritaire depuis des décennies”, a-t-il souligné.
“Après des semaines de pourparlers intenses sur des préoccupations de sécurité posées par la Turquie, un terrain d’entente a été trouvé et le sommet de Madrid a invité les deux candidats à rejoindre l’Otan”, a-t-il rappelé.
Le décryptage de Virginie Herz
La Turquie a donné son accord au lancement de cette procédure lors du sommet des dirigeants de l’Otan à Madrid, mais le président Recep Tayyip Erdogan a rappelé aux deux pays nordiques les conditions à remplir.
“S’ils remplissent leur devoir, nous soumettrons [le mémorandum] au Parlement [turc en vue de son adoption, mais] s’ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l’envoyer au Parlement…”, a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse.
Recep Tayyip Erdogan a évoqué une “promesse faite par la Suède” concernant l’extradition de “73 terroristes”. Elle figure dans un mémorandum signé mardi à Madrid entre les dirigeants des trois pays avant l’ouverture du sommet.
“Ils les renverront, ils l’ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse”, a-t-il assuré, sans plus de détail.
“Nous espérons que la ratification se passera rapidement”
Ankara réclame depuis plusieurs années à Stockholm l’extradition de militants kurdes et de personnes proches du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.
La Turquie ne s’est pas opposée à la finalisation des pourparlers et des protocoles d’adhésion lundi au siège de l’Alliance à Bruxelles avec la ministres suédoise des Affaires étrangères Ann Linde et son homologue finlandais Pekka Haavisto.
“Nous espérons que la ratification se passera rapidement”, a déclaré mardi le chef de la diplomatie finlandaise avant la signature des protocoles d’adhésion.
“La signature des protocoles d’adhésion nous accorde le statut de pays invité”, a pour sa part rappelé la ministre suédoise.
Mais les deux candidats ne bénéficieront pas de la protection de l’article 5 de la Charte de l’Otan en cas d’attaque tant que les 30 pays membres n’auront pas ratifié leur adhésion.
Avec AFP