La France a procédé, mardi, au rapatriement sur le territoire national de 35 enfants mineurs français qui se trouvaient dans les camps du nord-est de la Syrie, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. L’opération incluait également “le retour de seize mères en provenance de ces mêmes camps”, précise le Quai d’Orsay.
La France a rapatrié mardi 35 mineurs et 16 mères présents dans des camps de prisonniers jihadistes en Syrie depuis la chute de l’organisation État islamique (EI), a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
“La France a procédé ce jour au retour sur le territoire national de 35 enfants mineurs français qui se trouvaient dans les camps du nord-est de la Syrie. Cette opération inclut également le retour de 16 mères en provenance de ces mêmes camps”, selon le communiqué, qui précise que les mères ont été remises aux autorités judiciaires et les enfants aux services d’aide à l’enfance.
“La France tient à remercier les autorités locales du nord-est syrien pour la coopération qui a rendu possible cette opération”, conclut le communiqué.
Ces 35 enfants s’ajoutent aux 126 autres enfants dont les parents avaient rejoint des territoires repris à l’EI déjà rapatriés en France depuis 2016.
Avant ce dernier rapatriement, il restait près de 200 mineurs et 80 mères dans des camps du nord-est syrien contrôlés par les Kurdes, où les conditions de vie sont “épouvantables” selon l’ONU.
Le 14 décembre 2021, une Française âgée de 28 ans, diabétique, était morte, laissant orpheline une fillette de 6 ans.
Fin avril, la défenseure des droits, Claire Hédon, avait exhorté le gouvernement à procéder au rapatriement “dans les plus brefs délais”, de tous les enfants français retenus dans les camps du nord-est de la Syrie.
La France sur le banc des accusés
Dans un communiqué publié mardi, le “Collectif des familles unies”, qui regroupe des familles de Français partis en zone irako-syrienne, a dit “espérer” que ce dernier rapatriement “signe la fin de cette abjecte politique du ‘cas par cas’ qui revient à trier des enfants, à séparer les fratries et à arracher des enfants à leurs mères”.
Le 24 février, un comité de l’ONU a estimé que la France avait violé les droits des enfants français détenus en Syrie, en omettant de les rapatrier.
“Le refus de la France de rapatrier des enfants français détenus dans des camps syriens dans des conditions mettant leur vie en danger depuis des années viole leur droit à la vie, ainsi que leur droit à ne pas subir de traitements inhumains et dégradants”, a déclaré le Comité des droits de l’enfant, qui avait examiné des requêtes concernant 49 enfants français.
En décembre 2020, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) avait demandé le retour de tous les enfants de Syrie ainsi que des jihadistes “condamnés à mort en Irak”.
Elle avait alors estimé à 250 le nombre de mineurs français, retenus dans les camps du nord-est syrien, contrôlés par les forces kurdes, et déploré la gestion “au cas par cas” opérée par le gouvernement français.
Avec AFP