Plusieurs aéroports français, dont Charles-de-Gaulle et Orly près de Paris, vont être touchés ce week-end par de nouvelles grèves pour les salaires, avec des annulations et possibles retards à la clé à une semaine des vacances scolaires d’été.
Des dizaines de vols vont être annulés, samedi 2 juillet, à Roissy-Charles-de-Gaulle, l’aéroport français le plus touché par un conflit social portant sur les salaires et les conditions de travail, qui risque aussi d’affecter le début des grandes vacances dans une semaine.
Les pompiers de Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG), premier aéroport français, se sont mis en grève depuis jeudi, contraignant la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à demander des suppressions préventives de vols: une partie des pistes doivent être fermées pour des raisons de sécurité.
Ces annulations vont toucher un vol sur cinq entre 7 h et 14 h samedi au départ ou à l’arrivée de CDG, une détérioration après un vol sur six la veille et l’avant-veille, a prévenu l’administration.
Vendredi, ce sont une centaine de mouvements d’aéronefs sur 1 300 qui avaient ainsi été supprimés à Roissy. L’autre grand aéroport de la région parisienne, Orly, n’a pas été affecté.
“Le mouvement se poursuit chez les pompiers”, qui sont “insatisfaits des propositions de la direction” sur leur grille de salaires, a déclaré vendredi soir à l’AFP Daniel Bertone, le secrétaire général de la CGT du Groupe ADP, le gestionnaire des aéroports de Paris.
Le même jour, les soldats du feu ont été rejoints par d’autres salariés d’ADP et de sous-traitants dans le cadre d’un mouvement intersyndical et interprofessionnel pour les salaires et les conditions de travail, dont le préavis court tout le week-end.
Selon Daniel Bertone, de nouveaux préavis ont également été déposés pour le week-end prochain, qui marquera le début des vacances scolaires d’été et voit traditionnellement un pic de fréquentation.
Les négociations de vendredi, qui n’ont pas abouti, portaient sur les salaires au sein du Groupe ADP, contrôlé en majorité par l’État.
Les voyagistes craignent “le pire”
Selon le syndicaliste CGT, les salariés réclament 6 % de revalorisation avec effet rétroactif au 1er janvier, pour compenser l’inflation ; la direction a proposé 4 % au 1er juillet, a-t-il dit.
Il a remarqué que cette hausse ne rattrapait pas les quelque 5 % de baisse acceptées par les salariés dans le cadre du plan de réduction des coûts décidé par ADP face à la crise du Covid-19 en 2020-2021.
La direction n’a pas confirmé les chiffres évoqués par la CGT, se bornant à concéder que “les négociations n’ont pas abouti, mais le dialogue social demeure ouvert”.
Outre les annulations, la grève, touchant notamment les postes d’inspection filtrage et la manutention, s’est traduite par “quelques retards” vendredi selon ADP.
Comme les deux jours précédents, Air France a annoncé l’annulation d’environ 10% de ses vols court et moyen-courriers samedi. Les long-courriers ne seront pas affectés.
À l’appel d’une intersyndicale FO-CGT-CFE-CGC, un préavis de grève a également été déposé de vendredi à lundi à Marseille-Provence, mais sa direction ne prévoyait ni annulation ni retard, des personnels ayant été réquisitionnés par arrêté préfectoral.
Dans les aéroports franciliens, ADP invite les passagers à arriver “trois heures (avant le vol) pour un vol international” et “deux heures pour un vol domestique ou européen”.
Le gouvernement va “continuer à échanger avec les syndicats pour trouver une sortie de crise”, a assuré vendredi Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement. “L’idée que nos compatriotes ne puissent pas partir en vacances n’est pas viable”, a-t-elle ajouté.
La veille, des associations de voyagistes avaient estimé que les perturbations dans les aéroports ces dernières semaines “font craindre le pire pour les vacances et les voyages des Français et des Françaises”.
Eurocontrol, l’organisme de surveillance du trafic aérien du Vieux continent, estime que celui-ci pourrait retrouver en août jusqu’à 95 % de son niveau de 2019, avant la crise sanitaire qui a divisé la fréquentation par trois en 2020.
Pourtant, l’été s’annonce très difficile pour le secteur, qui peine à retrouver son efficacité opérationnelle après la pandémie et connaît de nombreux mouvements sociaux, au sein de compagnies comme d’installations aéroportuaires.
Avec AFP