Naftali Bennett a annoncé, mercredi, qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections législatives, cédant la direction de sa formation Yamina à l’actuelle ministre de l’Intérieur. Attendu mercredi soir, le vote sur la dissolution du Parlement a été reporté à jeudi.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett ne sera pas candidat aux prochaines élections législatives, les cinquièmes en moins de quatre ans en Israël, dont le lancement prévu mercredi a été repoussé.
“Je n’ai pas l’intention de me présenter aux prochaines élections, mais je resterai un soldat loyal de ce pays, que j’ai servi toute ma vie en tant que soldat, officier, ministre et Premier ministre”, a déclaré Naftali Bennett dans un discours à la Knesset, le Parlement, confirmant céder la direction de sa formation Yamina à l’actuelle ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked.
“Dans peu de temps, je mettrai fin à mon poste de Premier ministre d’Israël et remettrai le bâton de pèlerin à mon ami, Yaïr Lapid (l’actuel chef de la diplomatie, ndlr) que je continuerai d’assister au besoin dans mon rôle de Premier ministre suppléant”, a-t-il ajouté.
En juin 2021, MM. Bennett et Lapid avaient écrit une page de l’histoire d’Israël en réunissant une coalition de huit partis (droite, gauche, centre), incluant pour la première fois une formation arabe, afin de couper court à 12 ans sans discontinuer de pouvoir de Benjamin Netanyahu. Mais un an plus tard, la coalition a perdu sa majorité à la chambre au point où Naftali Bennett a jeté l’éponge la semaine dernière en annonçant son intention de dissoudre la chambre pour convoquer de nouvelles élections.
Des débats qui ont traîné
Des députés s’étaient entendus pour voter une série de lois – mardi et mercredi – avant de dissoudre le Parlement tard mercredi soir afin d’éviter qu’une disposition protégeant les plus de 475 000 colons israéliens vivant en Cisjordanie occupée ne soit plus en vigueur.
Afin de fragiliser encore davantage le gouvernement de Naftali Bennett qui avait perdu sa majorité, l’opposition menée par Benjamin Netanyahu avait refusé début juin de voter en faveur de cette loi qu’elle défend pourtant.
Or cette loi doit être renouvelée au 30 juin sans quoi les colons en Cisjordanie – territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 – risquent de perdre leur protection légale en vertu du droit israélien. Or si le Parlement est dissous avant ou à cette échéance, la loi est automatiquement reconduite.
Mais mercredi soir, les débats pour valider d’autres projets de loi traînaient au Parlement, des élus de droite accusant, entre autres, des députés arabes de vouloir ralentir le processus législatif afin que la “loi sur les colons” ne soit pas renouvelée à temps.
Au point où le vote sur la dissolution du Parlement a été reporté à jeudi, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources parlementaires sous couvert d’anonymat, confirmant des informations de la presse israélienne.
Le mandat de Yaïr Lapid s’annonce bref et intense
Ce retard repousse aussi l’entrée en scène de Yaïr Lapid comme Premier ministre. L’accord de coalition prévoyait un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle Yaïr Lapid assurait l’intérim jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement en cas de dissolution du Parlement.
“Ce dont nous avons besoin aujourd’hui est de retourner au concept d’unité israélienne et non de laisser les forces de l’ombre nous diviser”, a déclaré la semaine dernière Yaïr Lapid, qui n’aura pas le temps de célébrer longtemps son accession aux plus hautes marches du pouvoir israélien.
Cet ex-journaliste vedette, qui a fondé il y a une décennie le parti centriste “Yesh Atid” (“Il y a un futur” en hébreu), devra rapidement mettre ses troupes en ordre de bataille pour les élections législatives, en plus d’être à la fois Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Et c’est lui qui accueillera en Israël le président américain Joe Biden pour sa première tournée au Moyen-Orient, à la mi-juillet, depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Avec AFP