Emprisonné depuis plus de deux ans en Iran, le Français Benjamin Brière a vu sa peine de huit ans de prison pour espionnage confirmée en appel, a annoncé mardi son avocat.
La peine de huit ans de prison, prononcée en janvier par la justice iranienne à l’encontre du Français Benjamin Brière pour “espionnage”, a été confirmée en appel, a-t-on appris mardi 28 juin de son avocat français Philippe Valent.
“C’est affligeant et dramatique, le sort de Benjamin est instrumentalisé”, a indiqué l’avocat, qui souligne que cela “intervient au moment où reprennent les négociations sur le nucléaire”. Âgé de 37 ans, Benjamin Brière avait été condamné en janvier à huit ans et huit mois de prison pour “espionnage” et “propagande” contre le régime. Il avait fait appel.
Arrêté en mai 2020, Benjamin Brière s’est toujours présenté comme un touriste et dément ces accusations. Il avait été interpellé pour avoir pris “des photographies de zones interdites” avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran. Fin décembre, il avait entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention à la prison de Valikabad, à Mashhad (nord-est du pays).
Une condamnation “inacceptable” pour Paris
La France a récemment jugé par la voix de son ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna “inacceptable” la condamnation de Benjamin Brière.
“Nous demandons aux autorités françaises, américaines, britanniques de faire de la libération des otages un préalable à la reprise des négociations” sur le nucléaire, a déclaré son avocat français.
Ce dernier a précisé que selon la motivation de la décision, qui a été lue et lui a été traduite par l’avocat iranien, la cour d’appel aurait considéré que Benjamin Brière serait un “agent au service d’un État ennemi”.
Trois autres ressortissants français sont actuellement détenus en Iran. La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Elle est aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020.
Deux autres Français ont été arrêtés en mai, accusés par Téhéran d’être “entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société” – des interpellations jugées “sans fondement” par Paris.
Avec AFP et Reuters