Yaël Braun-Pivet, qui était ministre des Outre-Mer depuis un mois et devrait devenir mardi présidente de l’Assemblée nationale, est sortie du gouvernement, selon un décret publié dimanche au Journal officiel.
Candidate du groupe Renaissance à la présidence de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a quitté ses fonctions de ministre des Outre-mer, annonce un décret publié, dimanche 26 juin, au Journal officiel.
“Il est mis fin aux fonctions de Mme Yaël Braun-Pivet” et “les fonctions de ministre des Outre-Mer sont exercées par la Première ministre”, précise ce décret pris samedi par Emmanuel Macron sur proposition d’Élisabeth Borne.
Pour la première fois en France, une femme devrait accéder au “perchoir” à l’Assemblée nationale. Encore novice en politique en 2017, Yaël Braun-Pivet, ex-présidente de la commission des Lois de l’Assemblée et députée des Yvelines, a été investie mercredi par la majorité présidentielle et devrait succéder à Richard Ferrand, un proche d’Emmanuel Macron défait au second tour des législatives.
L’ensemble des députés doivent se prononcer mardi après-midi lors d’un vote à bulletin secret à la tribune. Se présentent également Annie Genevard (LR), ex-vice-présidente LR de l’Assemblée, l’élu RN Sébastien Chenu, et il y aura certainement un candidat de l’union de la gauche.
Si la majorité absolue des suffrages exprimés n’a pas été obtenue aux deux premiers tours de scrutin, la majorité relative suffit au troisième tour, ce qui devrait garantir, sauf accident, l’élection de Yaël Braun-Pivet.
La colère chez les élus ultramarins
L’annonce de la candidature de la ministre des Outre-Mer à la présidence de l’Assemblée nationale, un mois après sa nomination, a suscité de la colère mais surtout de la résignation auprès des élus ultra-marins.
Élie Califer, député PS de Guadeloupe nouvellement élu, a ainsi fait part jeudi matin de sa “profonde déception de constater, qu’une fois de plus, ce gouvernement fait peu de cas” des outre-mer, dans un communiqué.
“Au-delà des belles paroles entendues il y a peu, de la nouvelle considération gouvernementale affichée après le cri de colère exprimé dans les urnes par nos populations, ce nouveau gouvernement conserve bel et bien la même attitude brutale, distante voire indifférente à l’égard de nos territoires”, ajoute-t-il en demandant à la Première ministre de “ne pas laisser le ministère des Outre-mer sans capitaine”.
“Entre ‘rebâtir le lien abîmé avec les #outremer’ et les lambris de l’hôtel de Lassay, Madame l’éphémère ministre a manifestement reculé devant l’obstacle”, a ironisé Olivier Nicolas, secrétaire national PS aux Outre-mer, sur les réseaux sociaux.
Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, estime lui que “ce sauve-qui-peut est aussi insultant pour Mme Borne que ses ministres fuient, que pour nos concitoyens ultramarins qui découvrent que le ministère des Outre-mer n’est finalement pas ‘le plus beau portefeuille qui soit'”.
Mais pour plusieurs autres élus ultra-marins, l’heure est davantage à la résignation. “Peut-être qu’elle [Yaël Braun-Pivet, NDLR] ne voulait pas vraiment ce ministère-là, que c’est un petit cadeau qui lui a été fait pour la remercier de sa fidélité. Mais quelle que soit la personne qui sera là, on fera avec”, a déclaré mercredi Davy Rimane, élu samedi député de la 2nde circonscription de Guyane avec le soutien de La France insoumise.
Avec AFP et Reuters