Seule équipe française féminine au plus haut niveau professionnel, la FDJ Nouvelle Aquitaine entend encore grandir, portée par ses excellentes performances cette saison et l’arrivée d’un nouveau copartenaire : Suez, le géant de l’environnement.
Un nouveau sponsor titre d’un côté, une prolongation de l’autre et de grandes ambitions. C’était une pluie de bonnes nouvelles qu’a annoncées l’équipe de cyclisme féminin FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope lors d’une conférence de presse, à Paris, lundi 20 juin.
“Un engagement féministe et inclusif”
La première d’entre elles est l’engagement du groupe Suez, spécialisé dans les services à l’environnement, comme copartenaire. Conséquence logique de l’arrivée d’un nouveau sponsor titre : l’équipe change de nom et prendra donc désormais le nom de FDJ- Suez-Futuroscope et disputera le premier tour de France professionnelle féminin sous cette appellation. À partir de 2023, elle s’appellera tout simplement FDJ-Suez.
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“Nous sommes très fiers d’apporter notre pierre à l’édifice”, explique Sabrina Soussan, directrice générale du groupe Suez.
Stéphane Pallez, PDG de la Française des Jeux (FDJ), a annoncé en parallèle la prolongation de son parrainage de l’équipe jusqu’en 2025. “C’est la suite de l’histoire et [l’arrivée de Suez], c’est la preuve qu’on n’est pas tout seul à y croire”, note-t-il. “C’est aussi, n’ayons pas peur des mots, un engagement féministe et inclusif.”
Numéro 2 mondial à la mi-saison
L’équipe connait une année particulièrement faste. À la mi-saison, la FDJ-Nouvelle Aquitaine, seule équipe française en Women World Tour (le plus haut niveau professionnel), pointe à la deuxième place du classement de l’Union cycliste internationale (UCI). L’équipe a obtenu neuf victoires, dont deux de prestige sur des classiques du calendrier féminin – l’Amstel Ladies et la Flèche Wallonne grâce à l’Italienne Marta Cavalli, ainsi que 30 podiums.
Au moment d’annoncer le partenariat avec Suez, Stephen Delcourt, le manager de l’équipe, a tenu à rappeler le chemin parcouru depuis la création de celle-ci en 2006. “On aurait dû mourir dix fois”, aime-t-il répéter. Malgré tout, l’équipe décroche un premier titre de champion de France en 2012 grâce à Marion Rousse, aujourd’hui directrice du Tour de France Femmes.
“En 2017, alors que notre modèle économique arrivait à bout de souffle, l’équipe a été rejointe par la FDJ”, souligne-t-il. Un partenariat essentiel qui lui permet d’avoir la solidité nécessaire pour décrocher une des huit licences Women World Tour lors de la création de celle-ci en 2020, malgré, à l’époque, un statut de 17e équipe mondiale. Le projet de formation, l’ADN de “société à mission” sociale et surtout les garanties offertes en matière de salaire minimum et de congés maternité pour les coureuses ont convaincu lUCI.
Être capable de suivre l’explosion des budgets
“L’objectif est de faire de l’équipe l’une des meilleures du monde”, souligne Stephen Delcourt en insistant sur la signification de voir “deux marques puissantes de notre pays” investir dans le cyclisme féminin.
“Depuis trois ans, les budgets du WorldTour féminin augmentent de 20 % chaque année, c’est énorme, même si on part de très loin”, a ajouté le responsable de l’équipe. “On va être capables de suivre cette augmentation sur les trois prochaines années et d’avoir de la visibilité.”
Stephen Delcourt a pris l’exemple de la championne de France, Evita Muzic, 23 ans, qui a signé une prolongation de contrat jusqu’en 2025 : “c’est la première d’une longue série de prolongations, on veut leur donner les moyens de s’épanouir et d’avoir de la visibilité dans leur carrière et aussi dans leur vie de femmes. Avec des contrats longs, on peut imaginer des carrières plus longues.”
Du côté des cyclistes de l’équipe, on salue les moyens toujours croissants mis à leurs dispositions pour être performantes. Arrivée en 2020 à la FDJ, la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig mesure le chemin parcouru : “le cyclisme féminin grandit tellement rapidement ! On a davantage de staffs, on a maintenant un bus d’équipe, un camion nutrition… C’est fou !”, s’enthousiasme-t-elle.
De quoi envisager sereinement le Tour de France Femmes, la première grande boucle professionnelle de l’histoire qui doit débuter le 23 juillet. Stephen Delcourt l’affirme : son équipe ne jouera rien de moins que le classement général.