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Joe Biden va rencontrer le prince saoudien Mohammed ben Salmane en juillet au Moyen-Orient

Joe Biden va rencontrer à la mi-juillet à Riyad le prince héritier Mohammed ben Salmane, malgré les accusations pesant sur ce dernier concernant l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Le président américain va effectuer ce déplacement dans le cadre d’une visite de plusieurs jours au Moyen-Orient.

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L’Arabie saoudite, un État “paria” pour Joe Biden avant son élection, fera partie des pays dans lesquels se rendra le président américain lors de sa prochaine visite au Moyen-Orient. La Maison Blanche a mis un terme, mardi 14 juin, à des semaines de spéculations en annonçant une tournée de Joe Biden en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite du 13 au 16 juillet.

Le président américain va effectuer un vol historique en juillet en se rendant à Riyad, où il compte rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS). Ce dernier est notamment accusé, par un rapport de la CIA déclassifié en février 2022, d’avoir “validé” l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi – des accusations rejetées par le royaume saoudien.

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Ce sera le premier déplacement de Joe Biden au Moyen-Orient en tant que président des États-Unis. Outre ses rencontres avec les dirigeants israélien, palestinien et saoudien, Joe Biden a prévu de participer à un sommet du Conseil de coopération du Golfe (GCC) – forum diplomatique réunissant plusieurs pays arabes de la région – en Arabie saoudite.

Selon les observateurs, il devrait chercher à obtenir des Saoudiens une augmentation de leur production de pétrole, afin d’arrêter la hausse des prix des carburants et de l’inflation dans son pays où vont se dérouler les élections de mi-mandat en novembre. Un scrutin à risque pour son parti démocrate.

>> À lire aussi sur France 24 : Arabie saoudite : l’administration Biden ne cache pas “son hostilité vis-à-vis de MBS”

En Arabie saoudite (15-16 juillet), Joe Biden rencontrera le roi Salmane et le prince héritier MBS. Avec ce dernier, il discutera notamment d’énergies renouvelables, de cybersécurité et de sécurité alimentaire et énergétique, selon un communiqué de l’ambassade saoudienne à Washington.

“Le partenariat entre nos deux pays est plus essentiel que jamais à la promotion de la paix, de la prospérité et de la stabilité dans le monde”, ajoute le royaume saoudien.

“Recalibrage des relations, mais pas une rupture”

Quelle qu’en soit l’issue, cette rencontre avec le prince héritier et dirigeant de facto de l’Arabie saoudite va marquer un changement controversé de la diplomatie américaine.

Pendant la campagne pour la présidentielle de 2020, Joe Biden avait en effet affirmé que l’assassinat et le démembrement du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, en 2018 en Turquie, avaient fait de l’Arabie saoudite un pays “paria”.

“La politique américaine nécessitait un recalibrage des relations” après le meurtre de Jamal Khashoggi “mais pas une rupture”, a indiqué mardi un haut responsable américain à la presse. Il a souligné que l’Arabie saoudite était un partenaire stratégique des États-Unis depuis huit décennies et que quelque 80 000 Américains y habitaient.

Joe Biden ne peut pas “accorder davantage de valeur au pétrole saoudien qu’au sang [des victimes de MBS]”, a fustigé de son côté le sénateur démocrate Ron Wyden. “Embrasser MBS ne peut que nous rendre plus vulnérables aux caprices des tyrans.”

“Engagement durable en faveur d’une solution à deux États”

La porte-parole de l’exécutif, Karine Jean-Pierre, a assuré que cette visite au Moyen-Orient était “le point culminant de plusieurs mois de diplomatie”, plutôt qu’alimentée par des éléments de politique intérieure de court terme.

Joe Biden doit s’entretenir avec une dizaine de dirigeants pendant cette brève mais intense tournée, démontrant “le retour du leadership américain” dans la région, a relevé le haut responsable américain.

Ce voyage va s’ouvrir par une rencontre avec le Premier ministre israélien, Naftali Bennett. Les deux hommes devraient évoquer le soutien des États-Unis à l’armée israélienne, en particulier son système de défense aérienne anti-missiles Dôme de Fer, sur fond de tensions régionales exacerbées par l’échec à revitaliser l’accord entre les grandes puissances et Téhéran sur son programme nucléaire.

“En Israël, le président va probablement visiter une zone où ces systèmes de défense sont utilisés et évoquer les dernières innovations entre nos pays utilisant les technologies laser contre les missiles et autres menaces aériennes”, a indiqué le haut responsable, sous couvert d’anonymat. “Il va réaffirmer le ferme engagement [américain] envers la sécurité d’Israël”.

Joe Biden doit également rencontrer le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, probablement à Bethléem, selon cette source. Il va réitérer “son engagement durable en faveur d’une solution à deux États” pour les Palestiniens et les Israéliens et s’efforcer de restaurer les liens avec les autorités palestiniennes qui ont été “presque coupés” sous Donald Trump.

Vol historique entre Israël et Jeddah

C’est en fin de tournée que le voyage doit marquer l’Histoire – et faire couler le plus d’encre : le vol direct entre Israël et Jeddah, en Arabie saoudite, sera le premier d’un président américain vers un pays arabe ne reconnaissant pas l’État hébreu en partant du sol israélien. Son prédécesseur avait fait le trajet en sens inverse, en 2017.

En Arabie saoudite, le président démocrate doit prendre part à un sommet du GCC qui rassemble les dirigeants de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, du Qatar, d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Les dirigeants d’Égypte, d’Irak et de Jordanie devraient également être présents, selon le responsable américain.

Une priorité du chef d’État américain sera de maintenir la récente trêve au Yémen, d’endiguer les velléités nucléaires de l’Iran, “de faire progresser les droits humains et d’assurer la sécurité énergétique et alimentaire mondiale”, a précisé le responsable.

Également au programme : un sommet virtuel avec les autres dirigeants du groupe dit I2-U2, à savoir Israël, l’Inde et les Émirats arabes unis en plus des États-Unis.

Avec AFP

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