Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique a adopté, mercredi soir, à Vienne, à une large majorité, une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération, sur fond d’escalade du programme nucléaire iranien et d’impasse des négociations pour ressusciter l’accord de 2015.
Nouveau coup de semonce. Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté, mercredi 8 juin, à Vienne, à une large majorité, une résolution rappelant formellement à l’ordre l’Iran pour son manque de coopération, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatiques.
Le texte déposé par les États-Unis et l’E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) est le premier critiquant Téhéran voté à l’agence onusienne depuis juin 2020, sur fond d’escalade du programme nucléaire iranien et d’impasse des négociations pour ressusciter l’accord de 2015.
Il a été approuvé par 30 membres, seules la Russie et la Chine votant contre, selon deux diplomates. Trois pays se sont par ailleurs abstenus (Inde, Libye, Pakistan).
Cette résolution exhorte l’Iran à “coopérer” avec l’instance onusienne, qui a déploré dans un récent rapport l’absence de réponses “techniquement crédibles” concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.
“Il est essentiel que l’Iran fournisse toutes les informations et documents jugés nécessaires par l’AIEA pour clarifier et résoudre ces questions”, a insisté l’ambassadrice américaine Laura Holgate, au cours des discussions ayant précédé le vote.
“Nous ne prenons pas ces mesures pour aggraver la confrontation à des fins politiques. Nous ne recherchons pas une telle escalade”, mais simplement “des explications crédibles” pour enfin refermer ce dossier, a-t-elle ajouté en réponse aux critiques de Moscou et Pékin.
Téhéran a d’ores et déjà riposté en débranchant, mercredi, des caméras installées par l’AIEA pour surveiller ses activités.
Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, qui s’est rendu sur un site pour constater l’arrêt des appareils, a averti que “d’autres mesures étaient envisagées”.
“L’Iran n’a pas d’activités nucléaires cachées ni de sites non signalés. Il s’agit (de la part des Occidentaux) de maintenir une pression maximale” sur la République islamique, a affirmé Mohammad Eslami, chef de l’OIEA, cité par l’agence officielle Irna.
Avec AFP