Les Danois ont voté “oui” pour rejoindre la politique de défense européenne, a annoncé mercredi la Première ministre Mette Frederikse. État membre de l’UE depuis 1973, le Danemark avait tiré en 1992 le premier coup de canon de l’euroscepticisme en rejetant à 50,7 % le traité de Maastricht, puis était resté hors de la politique européenne de défense.
Une majorité écrasante de Danois, presque 67 %, ont voté mercredi 1er juin en faveur d’une intégration à la politique de défense de l’UE, selon le décompte de 97 % des bulletins de vote.
“Ce soir, le Danemark a envoyé un signal important. À nos alliés en Europe et à l’Otan, et au (président Vladimir) Poutine. Nous montrons que, quand Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous autres, nous nous rassemblons”, a déclaré la Première ministre, Mette Frederiksen.
“Un choix historique”
“Je salue le message fort d’engagement envers notre sécurité commune envoyé par le peuple danois”, a réagi sur Twitter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, “convaincue que le Danemark et l’UE tireront profit de cette décision”. “Le peuple du Danemark a fait un choix historique”, s’est félicité pour sa part le président du Conseil européen, Charles Michel.
État membre de l’UE depuis 1973, le Danemark avait tiré en 1992 le premier coup de canon de l’euroscepticisme en rejetant à 50,7 % le traité de Maastricht, du jamais-vu à l’époque.
Le pays des “opt outs”
Pour lever le blocage – qui menaçait l’entrée en vigueur du traité fondateur dans toute l’Union européenne –, Copenhague avait obtenu une série d’exceptions, baptisées “opt outs” (options de retrait) dans le jargon européen, et le pays avait finalement dit oui lors d’un nouveau scrutin l’année suivante.
Depuis, le Danemark est resté hors de l’euro – rejeté par un référendum en 2000 – mais aussi de la politique européenne en matière d’affaires intérieures et de justice – à nouveau rejetée par référendum en 2015 – ainsi que de défense.
En vertu de cette dernière exception, le pays scandinave, membre fondateur de l’Otan, n’a ainsi pu participer à aucune mission militaire de l’UE.
Jadis marginale, la politique de défense des 27 a pris de l’ampleur ces dernières années, même si des idées d’armée européenne font encore figure de repoussoir pour de nombreuses capitales.
Deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Première ministre danoise avait annoncé un accord avec la plupart des partis du Parlement pour soumettre la fin de l’exception à un référendum, ainsi que d’importants investissements militaires pour franchir la barre des 2 % du PIB consacrés au budget de la défense souhaités par l’Otan.
Avec AFP