À la une de la presse, ce mardi 24 mai, les trois mois de l’invasion russe en Ukraine. Une déclaration martiale sur Taïwan signée Joe Biden. La crise des hôpitaux en France. Et un nouvel épisode du feuilleton “Partygate” au Royaume-Uni, où la position du Premier ministre Boris Johnson semble de plus en plus intenable.
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À la une de la presse, les trois mois de l’invasion russe en Ukraine, où la loi martiale et la mobilisation générale ont été prolongées de trois mois.
“Trois mois d’horreur, un pays transformé en champ de ruines : voilà à quoi est réduite l’Ukraine depuis l’invasion russe”. Le Soir constate que “les armées de Poutine n’ont pas réussi à mener leur offensive éclair mais (qu’)elles continuent à pilonner chaque centimètre carré, anéantissant des villes entières”. Dans une interview accordée au quotidien belge, Gary Kasparov, légende des échecs et opposant inflexible au Kremlin, se veut malgré tout optimiste : “Pour la première fois, la faiblesse du régime apparaît au grand jour. L’Histoire a montré que les dictatures ne survivent pas aux défaites militaires. Une victoire finale de l’Ukraine, qui semble possible, pourrait représenter un coup mortel pour Poutine”.
Si le conflit en Ukraine semble sans issue, certains pensent déjà à sa reconstruction. Le président ukrainien a exhorté, lundi 23 mai, les dirigeants de Davos à aider à financer la reconstruction de l’Ukraine après la guerre et à utiliser les avoirs russes gelés pour indemniser les victimes. Selon Volodymyr Zelensky, cité par The Financial Times, la reconstruction de l’Ukraine devrait coûter plus de 500 milliards de dollars.
Dans la Russie de Vladimir Poutine, le pouvoir continue à parler d’”opération militaire spéciale” en Ukraine. D’après le quotidien d’opposition Novaya Gazeta, interdit d’accès en Russie, des mères des conscrits disparus le mois dernier dans le naufrage du croiseur Moskva – officiellement un mort et 27 disparus – se sont vu proposer de reconnaître que leurs fils étaient “décédés à la suite de la catastrophe”, le terme d’”opération spéciale” leur étant refusé. Ces mères font état de déclarations à signer, en échange de la promesse de toucher 7 millions de roubles, environ 100 000 euros.
À la une également, la déclaration, hier, de Joe Biden, qui a assuré que les États-Unis interviendront militairement si Pékin s’empare de Taïwan par la force. Cette déclaration pour le moins martiale provoque évidemment la fureur du régime chinois, qui promet de “réagir fermement aux remarques de Biden sur Taïwan” – des propos “dangereux, dont le but (serait) de vider de sa substance le principe de Chine unique”, selon The Global Times – en référence au principe selon lequel Taïwan n’est pas un État mais la 23e province de la République populaire de Chine. “Après des années ‘d’ambiguïté stratégique’, il était grand temps de savoir si les États-Unis défendraient l’île contre une attaque” de Pékin, salue l’agence de presse américaine Bloomberg.
Fin de “l’ambiguïté stratégie”, vraiment ? The Wall Street Journal, qui indique que la Maison Blanche a immédiatement déclaré que Joe Biden “n’avait pas voulu suggérer un changement de politique”, est plus nuancé : “le président est un maître de la confusion verbale, et personne ne peut être sûr de la politique actuelle des États-Unis” vis-à-vis de Taïwan”. Le quotidien regrette surtout que le nouveau partenariat économique américain en Asie-Pacifique, lancé hier par Joe Biden, pour contrer l’influence de la Chine, n’inclue pas Taïwan. “Une exclusion qui n’a aucun sens à un moment où les États-Unis tentent de prouver leur engagement dans la région”, selon le quotidien américain.
En France, rentrée mouvementée pour le nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, confronté, entre autres, à la crise dans les hôpitaux. Le Monde fait état d’une situation “très dégradée”, au point que 120 services ne peuvent désormais plus assurer un accueil continu des patients, faute de personnel. “La situation est catastrophique, c’est une première d’en arriver là”, s’alarme un membre du syndicat Samu-Urgences de France, qui a alerté la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, sur le “désastre sanitaire” à venir cet été, si rien n’est fait.
Confronté à une myriade de dossiers chauds, le nouveau gouvernement doit également recourir à la communication de crise, après les accusations de viol visant le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Libération juge la position de l’exécutif “intenable”. “La tâche du gouvernement est telle, les enjeux du moment si importants reconstruire l’hôpital, reconstruire l’école, reconstruire la société, que cette nouvelle équipe ne peut se mettre en marche avec des semelles de plomb. Damien Abad a droit à la présomption d’innocence, mais il plane au-dessus de sa personne, un doute qui n’aurait pas dû être ignoré”, estime le journal.
“Vivre ce que je vis est très difficile et franchement tout cela est vraiment bas. C’est tellement injuste”, répond Damien Abad dans Le Figaro, qui rappelle que le ministre refuse de démissionner et conteste “avec la plus grande force” ces accusations, et invoque son handicap comme preuve de son incapacité à imposer toute contrainte.
Un mot, pour terminer, du dernier épisode en date du “Partygate”. Alors que le rapport de la haute fonctionnaire Sue Gray sur cette affaire est attendu dans les prochains jours, la presse britannique publie ce matin une nouvelle photo embarrassante pour Boris Johnson, un cliché pris lors d’une fête de départ en plein deuxième confinement le montrant levant son verre avec un groupe de personnes autour d’une table couverte de bouteilles. La position de Boris Johnson semble, elle aussi, de plus en plus intenable. “J’aurai de la chance, si j’arrive à m’en sortir”, réagit le Premier ministre dans le dessin de Ben Jennings, pour The Guardian, à l’annonce de la publication imminente du rapport Sue Gray. Il devrait permettre à une nouvelle enquête, parlementaire, cette fois, de débuter. “Me too”, “Moi aussi”, lui rétorque l’une de ses compatriotes, confrontée, elle, à l’explosion du coût de la vie.
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