Recep Tayyip Erdogan a appelé, samedi, la Suède à “mettre un terme à son soutien politique et financier et aux livraisons d’armes aux organisations terroristes”. Une déclaration faisant suite à de premiers propos du chef de l’État turc, le 13 mai. Il s’était alors opposé à l’élargissement de l’Otan à Stockholm, qu’il accuse d’être des “auberges pour les terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé, samedi 21 mai, la Suède à “mettre un terme à son soutien politique et financier et aux livraisons d’armes aux organisations terroristes”, maintenant son opposition à son entrée dans l’Otan.
Le chef de l’État turc a eu ses premiers entretiens téléphoniques avec ses homologues suédoise, la Première ministre Magdalena Anderson et finlandais, le président Sauli Ninistö ainsi qu’avec le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, depuis le début de la crise ouverte entre Ankara et ces deux pays, à propos de leur adhésion à l’Alliance atlantique.
Dans un communiqué publié juste après l’appel avec Magdalena Anderson, Recep Tayyip Erdogan indique “attendre de la Suède qu’elle prenne des mesures concrètes et sérieuses, montrant qu’elle partage les inquiétudes de la Turquie à l’égard de l’organisation terroriste du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan) et de ses extensions en Syrie et en Irak”.
Il demande également à Stockholm de “lever ses restrictions” sur les exportations d’armes vers Ankara depuis octobre 2019, à la suite des opérations militaires conduites par la Turquie dans le nord de la Syrie et de l’Irak contre des positions du PKK et de ses alliés kurdes des YPG, soutenus par les États-Unis contre l’organisation État islamique.
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“Le dialogue soutenu continue”
À l’issue de ce premier entretien, Recep Tayyip Erdogan a également échangé avec son homologue finlandais, sur un mode apparemment plus conciliant. Selon la présidence, il a fait valoir “le droit naturel de la Turquie à attendre respect et soutien dans sa lutte légitime contre les menaces à sa sécurité et à sa population”.
Sur Twitter, le Président Niinitö a évoqué un “échange téléphonique ouvert et direct avec le président Erdogan”.
“J’ai souligné qu’en tant qu’alliés au sein de l’Otan, la Finlande et la Turquie seraient engagées l’une envers l’autre pour leur sécurité et que leurs relations se renforceraient”, indique Sauli Niinitö. “La Finlande condamne le terrorisme sous toutes ses formes. Le dialogue soutenu continue”, a-t-il insisté.
La Turquie a ouvert une crise au sein de l’Otan – dont elle est membre – en s’opposant à l’extension de l’organisation aux deux pays nordiques : elle les accuse d’héberger et soutenir les membres du PKK, classé comme organisation terroriste par Ankara mais aussi par Washington et l’Union européenne.
Stockholm et Helsinki ont officiellement déposé lundi leur demande d’adhésion à l’Alliance atlantique à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. Ankara veille à maintenir des relations avec Kiev et Moscou depuis le début de la guerre.
Avec AFP