Depuis des générations, la ville de Togliatti, située au sud-est de Moscou, vit au rythme de l’usine automobile du russe AvtoVAZ, détenue à 68 % par Renault. Mais avec la guerre en Ukraine, les sanctions internationales et le départ annoncé du constructeur français qui accentuent les pénuries de composants, les travailleurs s’inquiètent pour leur avenir.
Depuis plus de 50 ans, la ville de Togliatti et ses 720 000 habitants vivent au rythme d’Avtovaz et de ses célèbres Lada. À l’usine, on y assemble des voitures de père en fils. Mais il y a une dizaine d’années, le géant français Renault en est devenu le principal actionnaire. Avec la guerre en Ukraine et les sanctions internationales qui ont été prises contre la Russie, composants et pièces détachées n’arrivent plus et l’usine tourne au ralenti.
“Je me sens sous pression. D’un jour sur l’autre, je ne sais jamais à l’avance quand je dois travailler. Je ne sais pas ce qui m’attend demain, s’ils vont me licencier ou pas”, confie Léonid Emchanov, monteur-assembleur automobile chez Avtovaz-Renault.
Pour les anciens, après la chute de l’Union soviétique et la privatisation, les sanctions et le départ annoncé de Renault sont un nouveau coup dur.
“Je suis très mécontente que Renault fasse plonger Avtovaz pour optimiser la production. Ils ont tout vendu, ils ont gardé l’argent sans rien nous laisser de notre héritage soviétique”, déplore Anna Perova, retraitée d’Avtovaz- Renault.
Comme Léonid Emchanov, à Togliatti, les 35 000 salariés d’Avtovaz attendent d’être fixés sur leur sort.