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Ligue Europa Conférence : l'OM veut encore être “à jamais les premiers”

L’Olympique de Marseille affronte le Feyenoord Rotterdam jeudi, en demi-finale de la Ligue Europa Conférence. L’occasion pour les coéquipiers de Payet d’entrer dans l’histoire de la toute nouvelle compétition.

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Finalement, ce n’est pas si mal, la Ligue Europa Conférence… Compétition méprisée lors de l’annonce de sa création, la C4 s’est finalement muée en objectif pour l’Olympique de Marseille au moment de se déplacer à Rotterdam pour la demi-finale.

Du côté du Vieux Port, l’évocation de cette compétition exotique, avec des équipes finlandaise, arménienne ou gibraltarienne présentes dans la phase de groupes, suscitait au mieux des commentaires polis, au pire des railleries – comme un peu partout sur le continent.

Pour les fans locaux, l’OM, vainqueur d’une Ligue des champions en 1993, a au moins sa place à l’étage au-dessus, en Ligue Europa. Mais, tombé cette année dans un groupe avec la Lazio, Galatasaray, et le Lokomotiv Moscou, le club provençal n’a pas fait mieux que troisième, et a donc découvert la C4.

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“On joue pour aller au bout”

La “petite” coupe d’Europe, née 22 ans après la disparition de la Coupe des coupes (C2), a fini par séduire à mesure que la compétition avançait. Au fil des tours et des succès, l’OM a montré que l’objectif était bien le titre le 25 mai à Tirana, pour entretenir sa légende d’être “à jamais les premiers”, comme lorsqu’il était devenu le premier club français à remporter la prestigieuse C1.

“On ne choisit pas les compétitions qu’on veut gagner. Je dis que ce club, cette ville, ces gens, ont besoin de gagner quelque chose”, avait lâché l’entraîneur marseillais Jorge Sampaoli en décembre.

“On joue pour aller au bout. (La C4) n’a pas le prestige de la C1 ou de la C3, mais ça reste une Coupe d’Europe et un trophée à gagner”, a prévenu le gardien Steve Mandanda.

Encore une ambiance chaude en prévision

Après le stade de Toumba, l’antre du PAOK Salonique, en quarts, les Marseillais doivent se préparer à une nouvelle chaude ambiance, au “De Kuip” (“la bassine”, en néerlandais). Plus de 48 000 fans les attendent de pied ferme.

Construit en 1936 et rénové en 1994, De Kuip est une enceinte qui résonne. Les tifos y sont souvent spectaculaires. Le public chante sans discontinuer. L’expression “douzième homme” n’est pas un vain mot : aucun joueur de l’équipe ne portera jamais de maillot floqué du numéro 12, celui-ci étant réservé au public.

Mais derrière cette passion qui anime les plus de 60 000 membres de “La Légion” (le nom de l’assemblée des supporteurs) se cache une réalité moins reluisante. Quelques groupes d’ultras, principalement le redouté SCF Hooligans (Sport Club Feyenoord), rassemblent quelques centaines de fauteurs de trouble, habitués des actes de vandalisme et autres bagarres.

Plusieurs d’entre eux étant interdits de stade aux Pays-Bas, ils s’illustrent le plus souvent lors des matches à l’extérieur en coupes d’Europe, comme en 2015, quand ils avaient mis à sac un quartier de Rome ou en 2019 pour des faits similaires à Bâle.

En France, les fans de l’AS Nancy Lorraine se souviennent encore du déplacement des Rotterdamois en 2006, quand quelques dizaines de supporters avaient provoqué l’interruption d’un match de Ligue Europa après avoir arraché des sièges du stade Marcel-Picot et provoqué les forces de l’ordre.

Cette saison, le club a déjà écopé de dix amendes de l’UEFA pour un montant total avoisinant les 500 000 euros pour le comportement de ses supporters.

“À l’approche des rencontres face à l’Olympique de Marseille les 28 avril et 5 mai, le club adresse donc une demande urgente à ses supporters pour éviter que Feyenoord ne reçoive encore plus d’amendes”, a communiqué le club de Rotterdam.

Une requête loin d’être inutile. Au tour précédent, des incidents (allumage de fumigènes, jets de projectiles et blocage d’escaliers) avaient eu lieu lors du match à domicile contre le Slavia Prague le 7 avril. Le match de l’OM n’avait pas été plus calme. Des incidents ont eu lieu à Marseille entre supporters grecs et fans phocéens. Preuve s’il en est que la “petite” Coupe d’Europe déchaîne les passions.

L’OM peut tout gagner… ou perdre

L’OM a l’habitude des grands rendez-vous continentaux. Il va disputer jeudi sa septième demi-finale européenne de son histoire, un record pour un club français. Cette saison, le club peut encore tout gagner – un titre européen et une qualification pour la Ligue des champions – ou tout perdre.

Les Marseillais arrivent aux Pays-Bas sur l’élan d’un très important succès à Reims (1-0), qui leur a permis de conserver leur avance de six points à la deuxième place du classement de Ligue 1, qualificative pour la C1. Mais à quatre journées de la fin, ces six longueurs de marge sur Monaco et Rennes ne garantissent rien.

Sur le terrain, Marseille aura quelques certitudes, porté par sa série de dix victoires lors des onze derniers matches. Mais beaucoup ont été étroites et si l’OM a souvent le contrôle du jeu, comme le souhaite son entraîneur, il n’a pas toujours beaucoup de marge ni de brillance.

“Avec la manière, c’est mieux, mais ce qui compte dans ces périodes, c’est de gagner des matches”, a tout de même rappelé le capitaine Steve Mandanda après la victoire arrachée dimanche à Reims.

Alors qu’il devrait disputer à Rotterdam son 100e match européen avec l’OM, Mandanda en a vu d’autres et sait en effet que si la fin de saison marseillaise est excitante et chargée d’enjeux, elle peut aussi finir en eau de boudin, comme en 2017-2018. L’OM de Rudi Garcia avait alors été battu par l’Atlético Madrid en finale de la Ligue Europa et, après avoir longtemps été installé sur le podium, avait au bout du compte terminé quatrième, ratant la Ligue des champions. À ne pas reproduire.

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