Le ministre espagnol des Affaires étrangères a affirmé lundi “ne pas vouloir alimenter des polémiques stériles” avec Alger après la condamnation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, du revirement de l’Espagne en faveur de la position marocaine sur la délicate question du Sahara occidental, qu’il estime “inacceptable moralement et historiquement”.
Le chef de la diplomatie espagnole a affirmé, lundi 25 avril, ne “pas vouloir alimenter des polémiques stériles” avec l’Algérie après la condamnation par le président algérien du revirement espagnol en faveur du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental.
“Je ne vais pas alimenter des polémiques stériles mais l’Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre du droit international et il n’y a rien d’autre à ajouter”, a déclaré José Manuel Albares sur la radio Onda Cero.
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José Manuel Albares était interrogé sur les propos du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui a qualifié samedi d'”inacceptable moralement et historiquement” le revirement de l’Espagne en faveur du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental qui a permis de mettre fin à une brouille diplomatique de près d’un an entre Madrid et Rabat.
“Nous avons de très solides liens avec l’État espagnol mais le chef du gouvernement (Pedro Sanchez, NDLR) a tout cassé”, a fustigé Abdelmadjid Tebboune, avant d’assurer que l’Algérie ne “renoncerait jamais à ses engagements d’assurer la fourniture de gaz à l’Espagne quelles que soient les circonstances”.
Échanges gaziers
“De toutes ces déclarations, ce que je retiens, c’est la garantie totale de l’approvisionnement en gaz algérien à l’Espagne et le respect des contrats internationaux”, a souligné lundi José Manuel Albares.
Près d’un quart du gaz importé par l’Espagne est venu d’Algérie au premier trimestre.
La décision de l’Espagne de soutenir pour la première fois publiquement le 18 mars le plan d’autonomie marocain, qualifié de “base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution” du “différend” au Sahara occidental a provoqué la colère d’Alger, principal soutien des indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Dénonçant un “revirement” de Madrid, l’Algérie a rappelé, dès le lendemain, son ambassadeur en Espagne.
Le conflit au Sahara occidental – vaste zone désertique bordée d’eaux poissonneuses et au riche sous-sol minier, considérée comme un “territoire non autonome” par l’ONU –, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario.
Rabat, qui contrôle près de 80 % du Sahara occidental, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, prévu par l’ONU lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
Avec AFP