Le Nicaragua a annoncé dimanche quitter immédiatement l’Organisation des États américains (OEA), basée à Washington, et fermer les bureaux de cet organisme dans sa capitale, Managua. L’OEA n’avait pas reconnu la réélection en novembre de Daniel Ortega pour un quatrième mandat.
Le gouvernement du Nicaragua a annoncé dimanche 24 avril qu’il se retirait immédiatement de l’Organisation des États américains (OEA), qu’il a qualifiée de “diabolique instrument du mal”, et que les bureaux de cet organisme à Managua avaient été fermés.
Le gouvernement de Daniel Ortega avait déjà annoncé en novembre 2021 le retrait du Nicaragua de l’OEA, qui selon le protocole de l’organisation devait en principe se produire dans un délai de deux ans afin de laisser le temps au pays de préparer sa sortie.
Mais Managua a décidé d’accélérer son départ et de retirer sans délai ses représentants auprès de cet organisme basé à Washington, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Denis Moncada.
“À partir de cette date”, le Nicaragua cesse de faire partie “de tous les mécanismes trompeurs de ce monstre”, a affirmé Denis Moncada dans une lettre. “Nous ne serons présents dans aucune des instances de ce diabolique instrument du mal appelé OEA”, a-t-il poursuivi. “Cet infâme organisme n’aura donc pas non plus de bureaux dans notre pays. Son siège local a été fermé”, a ajouté le ministre.
“Dictature”
L’OEA regroupe la majorité des pays du continent américain. Elle a pour objectifs affichés d’œuvrer en faveur de la sécurité du continent, d’y défendre la démocratie et les droits humains, d’y lutter contre la corruption et les trafics et d’y favoriser les échanges.
L’OEA, comme la majeure partie de la communauté internationale, n’a pas reconnu la réélection en novembre de Daniel Ortega pour un quatrième mandat, après l’incarcération de tous ses concurrents à la présidentielle. Et fin mars, l’ambassadeur du Nicaragua auprès de l’OEA, Arturo McFields, avait été limogé après avoir surpris en qualifiant le gouvernement Ortega de “dictature”.
En 2018, le pays a été secoué par une contestation exigeant la démission d’Ortega, ex-guérillero sandiniste de 76 ans. La répression a fait plus de 300 morts et des centaines d’opposants ont été emprisonnés, selon les organisations de défense des droits humains.
Avec AFP