Après la victoire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen, finaliste battue, et Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, ont lancé la course aux élections législatives des 12 et 19 juin. Les deux candidats entendent mobiliser les électeurs pour apporter au président réélu une opposition claire à l’Assemblée nationale.
Avec environ 41,2 % des suffrages, Marine Le Pen a progressé au second tour de l’élection présidentielle. En 2017, elle n’avait recueilli que 33,90 % des voix face à Emmanuel Macron. Ce nouveau score ne lui ouvre toutefois pas les portes de l’Élysée. Le président sortant a été reconduit pour un second mandat dimanche avec 58,8 % des voix. Dans son allocution, peu après 20 h, la candidate du Rassemblement national a d’abord commenté ce résultat depuis son QG, avant d’aborder son prochain objectif : les élections législatives.
“Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont eu le courage de s’opposer à Emmanuel Macron au second tour, avec tous ceux qui ont la France chevillée au corps”, a-t-elle déclaré devant ses supporters. Élue députée du Pas-de-Calais il y a cinq ans, Marine Le Pen l’assure : “Je mènerai cette bataille.”
Se présentant en opposition claire au président réélu, la finaliste de la présidentielle a insisté : “Le RN œuvrera à unir tous ceux d’où qu’ils viennent qui veulent se rassembler et rassembler leurs forces contre Emmanuel Macron afin de présenter ou de soutenir des candidats partout.” Sur le plateau de TF1, Jordan Bardella, président du RN depuis septembre et le début de la campagne de Marine Le Pen, a qualifié les prochaines élections législatives de “troisième tour”.
“Le troisième tour commence ce soir”
Jean-Luc Mélenchon, lui, s’est dit satisfait de voir Marine Le Pen ne pas accéder à la présidence : “C’est une très bonne nouvelle pour l’unité de notre peuple.” L’insoumis n’a en revanche pas eu de mot plus doux à l’égard d’Emmanuel Macron. Les deux finalistes “ont à peine plus du tiers des électeurs inscrits”, a-t-il taclé, avant de regarder, lui aussi, en direction des législatives.
“Ne vous résignez pas”, dit le député des Bouches-du-Rhône à ses soutiens. “Le troisième tour commence ce soir. Le 12 et le 19 juin, un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle union populaire qui doit s’élargir”, a-t-il assuré. Durant l’entre-deux-tours, Jean-Luc Mélenchon avait invité les électeurs à “l’élire Premier ministre” lors de ce scrutin à venir. Son directeur de campagne, Manuel Bompard, y croit toujours : le chef de file de La France insoumise peut être Premier ministre, “pas pour être Premier ministre, mais pour appliquer son programme, bloquer les prix, augmenter le Smic, faire en sorte qu’on fasse la VIe République”.
À toutes et à tous, je dis : ne vous résignez pas. Au contraire : entrez dans l’action franchement et massivement. Le 3e tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin ont lieu les élections législatives. Vous pouvez battre #Macron et choisir un autre chemin. https://t.co/WrQTDbGJhA
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 24, 2022
Arrivé quatrième au premier tour avec 7,07 % des suffrages, Éric Zemmour s’est également prononcé sur les élections législatives. Dans cette optique, le candidat du parti Reconquête ! a appelé “le bloc national à s’unir et se rassembler”. “Il ne peut y avoir de victoire électorale sans l’alliance entre toutes les droites”, a déclaré l’ancien journaliste, fidèle à sa volonté d’union des droites. “Notre coalition n’est pas une option, elle est une nécessité, elle est un devoir”, a-t-il martelé.
Avec AFP