Un nouveau gouvernement a été nommé, mercredi, en Côte d’Ivoire quelques heures après la prestation de serment du nouveau vice-président, Tiemoko Meyliet Koné. Si les principaux ministres ont été reconduits à leurs postes, le président Alassane Ouattara avait souhaité que le Premier ministre Patrick Achi compose une équipe “resserrée” pour réduire les dépenses publiques.
Un nouveau gouvernement “resserré” a été nommé, mercredi 20 avril, en Côte d’Ivoire. Les principaux ministres ont été maintenus, peu après la prestation de serment du nouveau vice-président Tiemoko Meyliet Koné à un poste qui était vacant depuis près de deux ans.
Le principal changement dans la nouvelle équipe gouvernementale est la réduction du nombre de ministres, 32 dont 7 femmes, contre 41 dans la précédente.
Le président Alassane Ouattara avait souhaité que le Premier ministre Patrick Achi, reconduit mardi après avoir démissionné la semaine dernière avec l’ensemble du gouvernement, constitue une équipe “resserrée” pour “tenir compte de la conjoncture économique mondiale” et ainsi réduire “les dépenses de l’État”.
Kandia Camara, une proche du président et pilier du parti au pouvoir, conserve son poste de ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, selon le décret lu par le secrétaire général de la présidence Abdourahmane Cissé.
Téné Birahima Ouattara, l’influent frère du président, garde aussi le portefeuille stratégique de la Défense, toujours avec le titre de ministre d’État. Troisième ministre d’État dans l’ordre protocolaire, Kobenan Kouassi Adjoumani, reste à l’Agriculture. Le général Vagondo Diomandé, autre fidèle du chef de l’État, est reconduit à l’Intérieur.
Le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, visé par une enquête après des accusations de viol en septembre dernier, est maintenu à son poste.
Deux nouvelles personnalités font leur entrée dans la nouvelle équipe de Patrick Achi, dont Françoise Remarck, patronne de Canal+ Côte d’Ivoire, nommée à la Culture.
Les postes de secrétaires d’État du précédent gouvernement ont été supprimés et certains ministères fusionnés.
La succession d’Alassane Ouattara en question
Plus tôt dans la journée, le vice-président Tiemoko Meyliet Koné avait prêté serment après avoir été nommé la veille par le président Ouattara.
“Je jure solennellement et sur l’honneur de respecter la Constitution, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge, dans le strict respect de ses obligations et avec loyauté à l’égard du président de la République”, a déclaré Tiemoko Meyliet Koné. “Que le président de la République me retire sa confiance si je trahis ce serment”, a-t-il ajouté devant les membres du Conseil constitutionnel venus pour l’occasion au palais présidentiel d’Abidjan.
Peu connu du grand public, cet économiste a mené une longue carrière au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest, dont il était le gouverneur depuis 2011. Il a également été directeur de cabinet du Premier ministre Guillaume Soro entre 2007 et 2010, ministre de la Construction, puis conseiller spécial du président de la République Alassane Ouattara, chargé des questions économiques et monétaires.
Le poste de vice-président, sanctuarisé dans la dernière réforme constitutionnelle de 2016, était vacant depuis juillet 2020 et la démission de Daniel Kablan Duncan pour “convenance personnelle”.
Selon l’article 62 de la Constitution, le vice-président devient président “de plein droit” en cas de vacance “par décès, démission ou empêchement absolu” de ce dernier. “L’article 62 fait du vice-président en cas de vacance du pouvoir, non pas un intérimaire, mais de droit un président de la République chargé de poursuivre et de terminer le mandat en cours”, a rappelé mercredi le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné.
Ces nominations au sein de l’exécutif relancent la question de la succession d’Alassane Ouattara, bien qu’il ne se soit pas encore officiellement prononcé sur sa volonté ou non de briguer un nouveau mandat lors de la prochaine présidentielle de 2025.
Avec AFP