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Trois astronautes chinois de retour après un séjour record de six mois dans l'espace

Les trois astronautes de la mission Shenzhou-13 sont rentrés, samedi, sur Terre, après six mois dans la station spatiale chinoise. Il s’agit du plus long séjour dans l’espace jamais effectué par la Chine, a annoncé la chaîne de télévision d’État CCTV.

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C’est le plus long séjour jamais effectué par la Chine dans l’espace : les trois astronautes de la mission Shenzhou-13 sont revenus sur Terre, samedi 16 avril, après six mois passés dans la station spatiale chinoise. Il s’agit d’une nouvelle étape réussie pour Pékin dans son ambitieux programme spatial destiné à rattraper les États-Unis, l’Europe et la Russie.

Après avoir déclenché son parachute rouge et blanc, la capsule de retour où avait pris place l’équipage a atterri peu avant 10 h 00 (2 h 00 GMT) dans le désert de Mongolie-intérieure, dans le nord de la Chine. “La capsule de retour de Shenzhou-13 a atterri avec succès”, a déclaré la télévision d’État CCTV.

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Les images en direct de CCTV ont montré l’atterrissage de la capsule dans un nuage de poussière. Les équipes au sol, qui s’étaient tenues à l’écart du site d’atterrissage, se sont précipitées en hélicoptère pour atteindre la capsule. Les astronautes, très applaudi, ont déclaré à tour de rôle qu’ils se sentaient “bien”.

Avec 183 jours dans l’espace, l’équipage pulvérise le précédent record national pour un séjour spatial, qui était de 92 jours et avait été établi en 2021 lors de la précédente mission habitée, Shenzhou-12.

La station Tiangong bientôt achevée

L’équipage de la mission Shenzhou-13 était composé de trois pilotes de l’armée : le commandant Zhai Zhigang, 55 ans, sa collègue Wang Yaping, 42 ans, et le benjamin Ye Guangfu, 41 ans, dont c’était le premier vol spatial.

“Les séjours de six mois sont fréquents, que ce soit pour (l’ancienne station russo-soviétique) Mir ou pour la Station spatiale internationale (ISS)”, relève Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis. “Le but (avec Shenzhou-13) n’était pas en soi d’établir un record mais de développer les aptitudes nécessaires à une occupation permanente de la station”, l’objectif final de la Chine, explique-t-il.

>> À revoir : Quelles sont les ambitions de la Chine dans l’espace ?

Nommée en chinois Tiangong (“Palais céleste”) mais également connue par son acronyme anglais CSS (pour “Station spatiale chinoise” en français), elle devrait être achevée d’ici fin 2022. Semblable en taille à Mir, sa durée de vie doit être d’une quinzaine d’années.

Une analyse de l’état de santé des astronautes de Shenzhou-13 permettra à la Chine d’en savoir davantage sur l’impact d’une l’absence prolongée de gravité sur les organismes. En six mois, l’équipage a également poursuivi la construction de la station, animé deux cours sur Internet pour les écoliers chinois, réalisé des expériences et affiné sa maîtrise des séjours longue durée.

“Ils ont par exemple amélioré leurs aptitudes en matière de maintenance, via des sorties dans l’espace et des manipulations du bras robotique” de la station, détaille Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois. Shenzhou-13 n’était “pas une percée significative”, mais “l’achèvement de la CSS dans le courant de l’année constituera par contre un événement très important”, a-t-il souligné.

Prochaines étapes de la construction : l’envoi d’un vaisseau cargo en mai puis d’une autre mission habitée, Shenzhou-14, qui devrait être lancée en juin. Les deux derniers modules de la station spatiale doivent être envoyés à partir de juillet. Ils prendront la direction de l’espace depuis le centre de lancement de Wenchang, situé sur l’île tropicale de Hainan (sud) et dont le président chinois, Xi Jinping, a déclaré, jeudi, vouloir en faire un site “de classe mondiale”. À partir de Shenzhou-14, la CSS devrait être occupée en permanence.

Une avancée supplémentaire pour le programme spatial chinois

Jadis pauvre, la Chine investit depuis quelques décennies des milliards d’euros dans son programme spatial. Le géant asiatique a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003. Depuis, il a réalisé quelques prouesses remarquées, notamment ces dernières années.

La Chine a posé, début 2019, un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, elle a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite concurrent du GPS américain. En 2021, elle a fait atterrir un petit robot sur Mars et prévoit d’envoyer des hommes sur la Lune à l’horizon 2030.

L’ambition de la Chine de bâtir sa propre station a été nourrie par le refus américain d’accepter des Chinois dans l’ISS,  programme piloté par la Nasa. Cela n’a pas empêché l’équipage de Shenzhou-13 de discuter, la semaine dernière, avec 150 jeunes, parents et professeurs américains rassemblés à l’initiative de l’ambassade de Chine à Washington. Une rencontre lors de laquelle a été diffusé un message vidéo du patron de l’entreprise américaine SpaceX, Elon Musk, qui a appelé “l’humanité à travailler ensemble” à la conquête spatiale.

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