Dans le duel qui l’oppose à Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles du 24 avril, Emmanuel Macron peut-il miser sur la carte du barrage à l’extrême droite ? Ce reflexe “républicain”, parce que transcendant les affiliations partisanes, avait largement contribué à sa première élection en 2017. Mais la contre-attaque de Marine Le Pen, surfant, elle, sur une vague anti-Macron balayant plusieurs franges de la population, rend l’issue de ce scrutin incertaine.
Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron (LREM) remportait le second tour de l’élection présidentielle contre Marine Le Pen (FN), 66,1 % contre 33,9 %. Parmi les facteurs de cette large victoire, l’union de partis politiques de droite et de gauche dans un front de refus commun : empêcher l’extrême droite d’accéder aux portes de l’Élysée.
L’Histoire peut-t-elle se répéter le soir du 24 avril ? Les institut de sondage annoncent un duel beaucoup plus serré, tandis que nombre de politologues n’excluent pas un “accident politique”.
Au cœur de cette campagne d’entre-deux-tours, Marine Le Pen s’empare à son tour de cette terminologie, en la retournant contre le chef de l’État : lors de son premier meeting de campagne, le 14 avril à Avignon elle appelait à “faire barrage contre un nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron”.
La candidate d’extrême droite peut en effet surfer sur la vague de mécontentement du “tout sauf Macron”, une aspiration au “dégagisme” qui anime plusieurs électorats hétéroclites, au terme d’un quinquennat ponctué de crises, telles que celle des Gilets jaunes ou celle causée par la pandémie de Covid-19.
Cette semaine, Michel Cambon, dans un clin d’œil humouristique à l’histoire espagnole, dessine ce relatif atout électoral d’Emmanuel Macron dans sa campagne contre Marine Le Pen.
Michel Cambon, dit “Cambon”, est dessinateur depuis une trentaine d’années à Grenoble. Il publie ses œuvres d’abord dans Hara-kiri, l’Almanach Vermot, la Grosse Bertha ou Fluide glacial, puis plus régulièrement pour les Affiches de Grenoble, le Journal des Arts, ainsi que de nombreuses autres revues, publications et sites internet. Il est le lauréat en 2013 du prix Press Cartoon Europe pour un dessin satirique sur la guerre en Syrie.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.