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Guerre en Ukraine : les journalistes russes face à la censure de l'État

Il n’y a plus de médias indépendants en Russie, et les derniers journalistes qui travaillent encore dans le pays risquent gros. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, l’État russe ne cesse de durcir la législation, instaurant une censure de guerre. Rencontres à Moscou avec ceux qui restent malgré tout et tentent d’exercer leur métier.

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En Russie, informer sur la situation en Ukraine est un exercice périlleux. Les journalistes qui s’y risquent sont accusés de répandre de “fausses informations” et de porter le “discrédit” sur l’armée russe. Et la répression est sévère.

Vassily Polonsky a travaillé pendant six ans pour la webtélévision indépendante Dojd. Aujourd’hui, il pousse la porte d’un studio… dont il ne reste que des ruines. Le 3 mars, le journaliste a présenté en direct l’émission d’adieux de la chaîne. Puis quasiment toute la rédaction a quitté la Russie. Une hémorragie, alors que la censure de guerre s’installe.

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>> À revoir : les chroniques “Vu de Russie” d’Elena Volochine sur la propagande en Russie

“C’est notre moment. Le moment de l’actualité chaude, lorsque des événements à couvrir surviennent. Nous devrions travailler comme jamais, et au lieu de cela… Voilà”, constate Vassily Polonsky, qui publie désormais ses reportages sur sa chaîne YouTube, elle-même menacée de fermeture.


Irina Babloyan, elle, travaillait depuis 16 ans pour la radio Écho de Moscou – qui a également dû fermer. “Le journalisme n’existe plus. Notre profession n’existe plus. Que deviendront les diplômés des facultés de journalisme ? Je ne sais pas”, confie-t-elle.

Devenue blogueuse, Irina Babloyan explique que les médias du groupe News Media ont “reçu une note interne qui indique comment ils doivent traiter les différents thèmes“. “En commençant par dire que l’Ukraine veut la guerre et qu’elle bombarde elle-même sa propre population, et en terminant par le fait que tout cela est la faute de l’Occident. Si tu essaies de t’écarter de ces notes internes et de ne pas suivre la ligne d’information officielle qu’on t’impose, tu risques 15 ans de prison. Tu deviens un ennemi”, précise-t-elle.

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