L’Union européenne a officiellement adopté, vendredi, une cinquième salve de sanctions contre la Russie, prévoyant notamment un embargo sur les importations de charbon, de bois et de produits chimiques. Depuis le début de la guerre en Ukraine, près de 30 milliards d’euros d’avoirs russes et biélorusses sont gelés.
L’Union européenne (UE) a officiellement adopté, vendredi 8 avril, son cinquième train de sanctions à l’encontre de la Russie, qui prévoit notamment un embargo sur les importations de charbon, de bois, des produits chimiques et d’autres produits.
Ces nouvelles sanctions empêcheront également de nombreux navires et camions russes d’accéder à l’UE et interdiront toute transaction avec quatre banques russes, dont VTB.
L’embargo sur les importations de charbon sera pleinement effectif à partir de la deuxième semaine d’août et aucun nouveau contrat ne pourra être signé à partir de vendredi, date à laquelle les sanctions seront publiées au journal officiel de l’UE.
Les contrats en cours devront être résiliés avant la deuxième semaine d’août, ce qui signifie que la Russie pourra continuer à recevoir des paiements de l’UE pour ses exportations de charbon jusqu’à cette date.
L’interdiction du charbon russe, une perte de 8 milliards d’euros par an
“Ces dernières sanctions ont été adoptées à la suite des atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha et dans d’autres lieux sous occupation russe”, a déclaré le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, dans un communiqué.
Selon le Kremlin, les accusations occidentales selon lesquelles les forces russes ont commis des crimes de guerre en exécutant des civils à Boutcha sont une “falsification monstrueuse” visant à dénigrer l’armée russe.
La Commission estime que l’interdiction du charbon russe représente, à elle seule, une perte de revenus de 8 milliards d’euros par an pour la Russie.
Outre le charbon, les nouvelles sanctions de l’UE interdisent les importations de nombreuses autres marchandises et produits en provenance de Russie, dont le bois, le ciment, les engrais, les fruits de mer et les alcools, pour une valeur totale estimée à 5,5 milliards d’euros par an.
L’UE a également restreint l’exportation vers la Russie d’un certain nombre de produits, dont le kérosène, les ordinateurs quantiques, les semi-conducteurs avancés, l’électronique haut de gamme, les logiciels, les machines sensibles et les équipements de transport, pour une valeur totale de 10 milliards d’euros par an.
Au total, plus de 29,5 milliards d’euros d’avoirs gelés
Dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, les pays de l’UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d’euros d’avoirs russes et biélorusses, selon un décompte encore partiel annoncé par la Commission européenne.
Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des œuvres d’art pour près de 6,7 milliards d’euros. Cette évaluation “est toujours en cours”, a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l’instant, “plus de la moitié d’entre eux” ont communiqué le bilan de leurs mesures.
Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a invité “instamment tous les États membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer les sanctions et ceux qui ne l’ont pas encore fait à faire rapport à la Commission sans délai”.
“Adopter des sanctions ne suffit pas. Il est également important de les mettre en pratique et de suivre nos progrès”, a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.
Avec AFP