Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi être parvenu à un accord de principe avec Beyrouth pour un plan d’aide de trois milliards de dollars sur quatre ans. Les autorités libanaises “ont convenu d’entreprendre plusieurs réformes essentielles avant la réunion du conseil d’administration du FMI”, auquel sera soumis pour approbation le programme accordé au pays du Cèdre.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, jeudi 7 avril, être parvenu à un accord de principe avec les autorités libanaises pour un plan d’aide de trois milliards de dollars sur quatre ans, alors que le pays du Cèdre traverse la pire crise économique de son histoire.
Le programme accordé au Liban au titre du mécanisme élargi de crédit est soumis à l’approbation de la direction du FMI et de son conseil d’administration, a précisé l’institution dans un communiqué. “Et les autorités libanaises ont convenu d’entreprendre plusieurs réformes essentielles avant la réunion du conseil d’administration du FMI”, a ajouté le Fonds.
“Les réformes nécessaires sont en réalité un tampon de visa pour que les pays donateurs commencent à coopérer avec le Liban et remettent le Liban sur la carte de la finance mondiale”, a déclaré le Premier ministre libanais, Najib Mikati à des journalistes, après l’annonce de l’accord.
Une délégation du FMI avait entamé fin mars une nouvelle mission au Liban avec l’espoir de parvenir à un accord préliminaire sur un programme d’aide en faveur du pays frappé par une crise économique inédite.
Le mécanisme élargi de crédit “vise à soutenir la stratégie de réformes des autorités pour rétablir la croissance et la viabilité financière, renforcer la gouvernance, la transparence et augmenter les dépenses sociales et de reconstruction”, a précisé le Fonds.
Une contraction économique dramatique et une forte augmentation de la pauvreté
Le FMI rappelle néanmoins que ce programme devra être complété par la restructuration de la dette publique extérieure libanaise avec l’objectif d’y faire participer suffisamment les créanciers pour rétablir la viabilité de la dette.
“Le Liban est confronté à une crise sans précédent, qui a entraîné une contraction économique dramatique et une forte augmentation de la pauvreté, du chômage et de l’émigration”, a rappelé Ernesto Ramirez Rigo, le chef de mission du FMI, à l’issue de la visite qui s’est achevée jeudi.
Environ 80 % de la population libanaise sont en effet plongés dans la pauvreté.
Le responsable du FMI a souligné que cette crise est “une manifestation de vulnérabilités profondes et persistantes générées par de nombreuses années de politiques macroéconomiques non viables qui ont alimenté d’importants déficits”. Il a aussi noté que les autorités avaient apporté leur soutien à un taux de change surévalué et que le secteur financier était surdimensionné.
Enfin, il a relevé de “graves problèmes de responsabilité et de transparence”.
Autant de problématiques auxquelles les autorités libanaises devront répondre.
En outre, la crise a été aggravée par la pandémie de Covid-19 et l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, et plus récemment par la guerre en Ukraine, principal pourvoyeur de blé de plusieurs pays du Moyen-Orient.
Avec AFP