Les prix à la consommation en Espagne ont augmenté de 9,8 % en mars sur un an, leur plus forte hausse depuis mai 1985, selon l’Institut national de la statistique, mercredi. Cette hausse est l’une des conséquences de la flambée des prix de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine.
L’inflation a atteint 9,8 % en Espagne au mois de mars, a assuré l’Institut national de la statistique (INE) dans un communiqué, mercredi 30 mars. Un tel niveau n’avait plus été atteint “depuis mai 1985”.
Ce chiffre est “en hausse de plus de deux points” par rapport à février, où l’inflation s’était déjà hissée à 7,6 %.
D’après l’INE, cette dynamique s’explique principalement par l’envolée des prix de l’électricité et des carburants mais aussi par la hausse du coût des produits alimentaires, aggravée par l’invasion russe de l’Ukraine.
Cette situation “affecte notre économie, notre société, et en particulier les groupes les plus vulnérables”, a reconnu le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, lors d’une allocution à la Chambre des députés.
Une “sorte de choc énergétique” induit par la guerre en Ukraine
L’inflation sous-jacente – qui ne tient pas compte de certains prix comme ceux de l’énergie, et qui est corrigée des variations saisonnières – a, pour sa part, progressé de 0,4 point de pourcentage par rapport à février, pour atteindre 3,4 % sur un an, a précisé l’organisme public.
Le gouverneur de la Banque d’Espagne, Pablo Hernandez de Cos, avait indiqué mardi anticiper une “nouvelle hausse très significative de l’inflation en mars” en raison de la guerre en Ukraine, à l’origine d’une “sorte de choc énergétique”.
Du fait de cette situation, “le pays est plus pauvre aujourd’hui qu’il ne l’était voilà quelques mois car il y a une série de produits énergétiques que l’Espagne ne produit pas et dont elle a besoin pour produire le reste des biens et pour la consommation finale, et ces produits sont plus chers aujourd’hui”, avait-il rappelé.
Un plan de riposte national
Pour tenter d’amortir les conséquences de la guerre, le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a adopté, mardi, un plan d’aides directes de six milliards d’euros pour les ménages et pour les entreprises, ciblé principalement sur les prix de l’énergie.
Ce plan comprend une subvention de 20 centimes d’euros sur les carburants, une hausse de 15 % du montant du revenu minimum vital, versé aux familles les plus vulnérables, et prolonge jusqu’au 30 juin les baisses d’impôts en vigueur depuis l’été dernier et destinées à alléger les factures d’électricité.
“Nous sommes convaincus que ce plan de riposte national, ainsi que l’accord conclu à Bruxelles pour fixer un prix de référence pour le gaz (…) va nous permettre dans un avenir proche d’infléchir la courbe” de l’inflation “et de stabiliser l’évolution du coût de la vie”, a assuré Pedro Sanchez.
Avec AFP