Le président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en Tunisie et a suspendu le Parlement en juillet, s’est opposé mardi à la tenue de réunions organisées par le Bureau de l’Assemblée des représentants du peuple. Il a fustigé “des tentatives désespérées qui n’ont aucune valeur”.
Le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé, mardi 29 mars, les réunions “illégales” d’une instance du Parlement, suspendu depuis son coup de force en juillet 2021, qui visent selon lui à semer le “désordre” dans le pays secoué par une profonde crise politique.
“Ce qui a été appelé ‘réunion virtuelle’ est illégal parce que l’Assemblée (des représentants du peuple) est gelée ainsi que son bureau”, a déclaré Kaïs Saïed lors d’une réunion du Conseil de la sécurité nationale, selon un enregistrement vidéo publié tôt mardi sur la page Facebook de la présidence.
Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement.
Plusieurs réunions organisées cette semaine
Le Bureau de l’Assemblée des représentants du peuple, une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, a organisé une réunion en ligne lundi.
Il a aussi décidé la tenue d’une séance plénière mercredi pour examiner l’annulation des “mesures exceptionnelles” décidées par le président Saïed pour gouverner par décret.
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Le bureau, présidé par le chef du parti d’inspiration islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, n’a pas précisé si cette plénière aurait lieu en ligne ou dans son siège, fermé depuis le coup de force du président.
Il a également décidé la tenue d’une autre séance plénière samedi pour l’examen de la situation financière et socio-économique “dangereuse” du pays.
“Des tentatives pour un coup d’État”, selon Kaïs Saïed
Pour le président Saïed, ces réunions ne sont que “des tentatives désespérées qui n’ont aucune valeur (…), des tentatives pour un coup d’État”.
Il a mis en garde “ceux qui veulent le désordre dans l’État et ses institutions ou qui veulent s’entretuer”, les prévenant qu'”il y a des forces et des institutions qui les combattront”.
Le président a également de nouveau affirmé sur le ton de l’ironie à l’adresse des députés qu’ils pouvaient se réunir “dans une navette spatiale”.
La puissante centrale syndicale UGTT a également rejeté mardi les réunions prévues par le Parlement suspendu, qui visent, selon une déclaration de son porte-parole Sami Tahri, à “faire entrer le pays dans un conflit et une division politique”.
Avec AFP