Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve dimanche en Israël, première étape d’une tournée au Proche-Orient et en Afrique du Nord, pour une rencontre “historique”, dans le désert du Néguev, avec ses homologues des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l’Etat hébreu.
Arrivé samedi soir à Tel Aviv, Antony Blinken entame, dimanche 27 mars, sa tournée au Proche-Orient et au Maghreb et doit se réunir dans l’après-midi avec ses homologues d’Israël, des Emirats arabes unis, du Maroc, du Bahreïn et d’Egypte à Sde Boker, dans le sud d’Israël. La rencontre a été qualifiée d'”historique” par le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid.
Les Émirats ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre d’une série d’accords négociés par les États-Unis, connus sous le nom “d’accords d’Abraham”. Bahreïn et le Maroc leur ont emboîté le pas.
Ces accords ont rompu avec des décennies de consensus arabe conditionnant l’établissement de relations avec Israël avec la résolution de la question palestinienne.
Parti samedi de Pologne, où il accompagnait le président américain Joe Biden, Antony Blinken restera jusqu’à lundi en Israël où il doit rencontrer le Premier ministre israélien Naftali Bennett. Il doit aussi se rendre à Ramallah pour un entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
La question palestinienne
Les Palestiniens s’inquiètent d’être laissés de côté dans l’effort soutenu par les États-Unis pour renforcer les liens entre des pays arabes et Israël. Le soutien américain avait été largement réduit sous la présidence de Donald Trump.
Le secrétaire d’État veut montrer que les États-Unis ne se désintéressent pas du Moyen-Orient, même si l’attention de Washington semble avant tout tournée vers la Chine, et plus récemment l’Ukraine.
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Antony Blinken poursuivra sa tournée lundi en Algérie puis au Maroc, où il rencontrera notamment le dirigeant de facto des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed.
Il espère obtenir des appuis aux efforts des États-Unis et de l’Otan pour contrer l’invasion russe de l’Ukraine, dans un contexte marqué par les lourdes conséquences économiques de la guerre, notamment la flambée des prix de l’énergie et la menace d’une pénurie de blé qui pourrait porter un coup très dur aux pays arabes.
Relancer l’accord sur le nucléaire iranien
Autre sujet qui sera abordé par Antony Blinken : les négociations à Vienne sur le nucléaire iranien. Les États-Unis et l’Iran se trouvent actuellement dans les dernières phases de pourparlers indirects visant à relancer l’accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, en échange de la levée des sanctions qui asphyxient l’économie iranienne.
L’accord s’était délité après le retrait unilatéral en 2018 de Washington, décidé par Donald Trump, et le rétablissement des sanctions contre l’Iran, qui en réaction s’était progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.
La conclusion d’un accord, en négociation entre les grandes puissances, est une “affaire de jours”, a affirmé samedi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, alors que le coordinateur de l’Union européenne chargé de superviser les pourparlers avec l’Iran, Enrique Mora, est attendu dans la soirée à Téhéran.
Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price avait déclaré lundi qu’un accord n’était “ni imminent ni certain”.
La perspective d’un tel accord inquiète Israël et les alliés américains dans la région du Golfe qui perçoivent Téhéran comme une menace.
En février, Naftali Bennett avait dit craindre que l’accord n’empêche pas l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Téhéran dément de son côté vouloir acquérir la bombe atomique.
Avec AFP