Un mois et demi après la victoire du Sénégal face à l’Égypte en finale de la CAN-2022, les deux équipes se retrouvent en match aller des barrages pour la Coupe du monde 2022 vendredi. Meurtris par leur finale perdue au Cameroun, les Pharaons égyptiens veulent rendre aux Lions de la Teranga la monnaie de leur pièce. Mais les champions d’Afrique arrivent au Caire en confiance.
Comme on se retrouve… La dernière fois que Sénégalais et Égyptiens ont croisé le fer, c’était au stade d’Olembe de Yaoundé, au Cameroun début février, en finale de la dernière CAN. Au bout du suspense, les hommes d’Aliou Cissé avaient eu le dernier mot et brandi le trophée pour la première fois de leur histoire, devant des Pharaons dépités.
C’est donc avec un esprit revanchard que le sélectionneur Carlos Queiroz et ses joueurs vont accueillir les nouveaux champions d’Afrique, vendredi 25 mars au Caire, pour le match aller de leur barrage qualificatif pour la Coupe du monde 2022.
Salah y pense depuis la finale perdue
Impuissant et battu par Sadio Mané, son coéquipier à Liverpool, Mohamed Salah s’était montré déterminé dans le vestiaire égyptien du stade d’Olembe. “Nous aurons notre revanche sur eux”, avait-il promis à ses coéquipiers, dans une scène captée par une chaîne de télévision nationale égyptienne. Avant même cette finale perdue, l’Égypte savait qu’elle allait retrouver le Sénégal pour les barrages.
Mohamed Salah a une histoire particulière avec le Mondial. En octobre 2017, l’attaquant était devenu un véritable héros quand, d’un doublé face au Congo-Brazzaville, il qualifia l’Égypte pour sa première Coupe du monde depuis 1990. Mais en Russie durant l’été 2018, le n°10 était apparu diminué par une blessure. Il ne put empêcher l’élimination de son équipe dès le premier tour (trois matches, trois défaites).
Quatre ans plus tard, celui qui s’est élevé parmi les meilleurs joueurs du monde veut, à bientôt 30 ans, goûter à nouveau à la compétition la plus prisée de la planète football. Une question d’ambition, bien sûr. Et aussi de revanche, quelques semaines après avoir été perdu une deuxième finale de CAN après celle de 2017.
Le Sénégal en confiance
Côté sénégalais, on aborde ces retrouvailles avec un état d’esprit plus léger. Après tant de rendez-vous manqués et une finale au scénario hitchcockien où ils ont cru voir leurs cauchemars reprendre vie, les Lions de la Teranga arrivent en confiance à l’heure d’affronter à nouveau les Pharaons. Leur couronne continentale symbolise leur nouveau statut.
Interrogé par l’AFP, Claude Le Roy, ancien sélectionneur du Sénégal, pense que cette équipe “s’est libérée” et a pris “un léger ascendant psychologique” sur les Égyptiens. “Ils doutent peut-être un peu plus. Les Sénégalais sont dans l’euphorie. Quoi qu’il arrive, il leur sera beaucoup pardonné. Les Égyptiens, pas du tout”, explique le technicien français.
En 2002, Aliou Cissé était le capitaine de l’équipe du Sénégal qui, pour sa première Coupe du monde, s’était hissée jusqu’en quarts de finale, en battant au passage l’équipe de France. En 2018, devenu sélectionneur, lui et ses hommes furent sortis au premier tour, non sans frustration : à égalité de points avec le Japon, les Sénégalais avaient manqué l’accession aux huitièmes de finale parce qu’ils avaient reçu plus de cartons jaunes (6 contre 4 pour les Japonais). Pour espérer laver cet affront au Qatar, la bande de Cissé serait avisée de prendre un bon départ au Caire avant le barrage retour le 29 mars à Dakar, dans le stade Abdoulaye-Wade flambant neuf.