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Un survivant ukrainien des camps de concentration nazis meurt dans un bombardement russe

Boris Romantschenko, un rescapé des camps de concentration nazis, a été tué dans le bombardement de l’immeuble où il vivait, à Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. Cet homme âgé de 96 ans avait survécu au camp de Buchenwald, de Peenemünde, Mittelbau-Dora et de Bergen-Belsen.

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L’annonce de la mort de Boris Romantschenko a suscité, lundi 21 mars, une vague d’émotions sur les réseaux sociaux. Ce rescapé des camps de concentration nazis a été tué dans le bombardement par l’armée russe de l’immeuble où il vivait, à Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine.

“Une frappe a touché l’immeuble de plusieurs étages dans lequel il vivait. Son appartement a brûlé”, décrit dans un communiqué la Fondation qui fait part de son “horreur” et “pleure la perte d’un ami proche”, a indiqué la Fondation allemande des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora. Assiégée par les forces russes depuis le début de leur offensive, la ville de Kharkiv a été la cible de plusieurs frappes meurtrières ayant touché des bâtiments civils.

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Âgé de 96 ans, cet ancien prisonnier de Buchenwald et vice-président du Comité international Buchenwald-Dora pour l’Ukraine est mort vendredi, ajoute l’organisation qui précise avoir été informée de son décès par sa petite-fille.

Boris Romantschenko avait été déporté en Allemagne en 1942, à l’âge de 16 ans, comme travailleur forcé. C’est après une tentative d’évasion qu’il avait été envoyé au camp de Buchenwald, dans le centre de l’Allemagne, en 1943. Il avait ensuite été interné à Peenemünde, Mittelbau-Dora et Bergen-Belsen, précise la Fondation.

“La guerre en Ukraine est une menace pour les survivants des camps de concentration”

Avant de rentrer en Ukraine, il avait dû servir plusieurs années dans l’armée soviétique stationnée en Allemagne de l’Est, selon l’association caritative Maximilian Kolbe, engagée dans le soutien matériel et psychologique aux anciens prisonniers des camps nazis.

L’association était en lien depuis plusieurs années avec Boris Romantschenko qui était malade et ne pouvait quasiment plus quitter l’appartement où il vivait seul, au huitième étage d’un immeuble de Kharkiv, a précisé une collaboratrice de l’ONG.

“La mort horrible de Boris Romantschenko montre à quel point la guerre en Ukraine est une menace pour les survivants des camps de concentration”, souligne la Fondation des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora qui tente de leur faire parvenir médicaments et nourriture. Elle estime à environ 42 000 le nombre de rescapés des persécutions nazies vivant actuellement en Ukraine.

Présent lors d’une cérémonie de commémoration marquant l’anniversaire de la libération du camp de Buchenwald, en 2012, Boris Romantschenko y avait lu, rappelle la Fondation, le serment de Buchenwald : “La construction d’un nouveau monde de paix et de liberté est notre idéal”.

Sur ce cliché pris le 12 avril 2015 sur le site de l'ancien camp de Buchenwald, Boris Romantschenko (le deuxième en partant de la droite) prend la parole lors d'une cérémonie.
Sur ce cliché pris le 12 avril 2015 sur le site de l’ancien camp de Buchenwald, Boris Romantschenko (le deuxième en partant de la droite) prend la parole lors d’une cérémonie. AFP – MICHAEL REICHEL

“Il a survécu à Hitler, il a été assassiné par Poutine”

Vladimir Poutine ne cesse de justifier l’invasion de l’Ukraine par la nécessité de “dénazifier” ce pays, un argument de propagande et une référence à la Seconde Guerre mondiale dénoncés notamment par les historiens.

Dans un tweet, Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères n’a pas manqué de souligner ce paradoxe à l’annonce de la mort de Boris Romantschenko : “Un crime indicible. Il a survécu à Hitler, il a été assassiné par Poutine”.


Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, a aussi évoqué dans un message sur Telegram la mort de l’ancien déporté, “un prisonnier de 96 ans des camps de concentration nazis qui a survécu à Buchenwald. Mais il est mort en 2022 d’un missile russe dans son propre appartement à Kharkiv. C’est ce qu’ils appellent “l’opération de dénazification'”.

Avec AFP

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